KATUTURA


mardi, septembre 28, 2004
 
Ce mardi 28 septembre 2004
Manifestation des fonctionnaires du service public à Lausanne

"Dans le canton de Vaud, la fonction publique était dans la rue aujourd'hui.
A Lausanne, 5000 fonctionnaires selon la police, le double selon les organisateurs,
manifestaient pour protester contre le plan d'austérité du gouvernement.
Les fonctionnaires ont également observé une demi journée de grève dans
des dizaines d'établissements scolaires, hôpitaux et institutions sociales du canton".



Je trouve le communiqué ci-dessus, laconique, sur le site de la RSR 1ère.
C'était cet après-midi et je suis allée observer les marcheurs défiler pancartes au vent,
à la Place Saint François, un peu par amitié et solidarité.
C'est clair qu'ils étaient au moins le double du nombre estimé par la police!
Je les ai suivi jusqu'à la Riponne.

Un marcheur est sorti des rangs pour me serrer la main: Sud africain (métis),
ex militant du mouvement anti apartheid, il enseigne dans une école de Lausanne.
Et il marche bien sûr! Mais nous sommes restés critiques:

Les fonctionnaires des services publics manifestent contre le démantèlement
de ces mêmes services. Il faut une volonté de dialogue avec les autorités,
de même qu'une culture de la confrontation et des débats.
Il faut une vision d'avenir à moyen et long termes et des moyens
de se mettre en route…

Mais ce qui nous paraissait manquer, dans cette belle manifestation d'aujourd'hui,
c'est ce qu'en Afrique du Sud nous avons toujours nommer "Grassroots".
La base, les petites gens! Ceux et celles que les fonctionnaires
des services publics servent justement: les étudiants, les malades,
les habitués des transports publics, ceux et celles qui frappent
aux portes des services sociaux quels qu'ils soient…
les pauvres, les laissés pour compte.
Ceux sont eux, qui en tout premier, remarquent que quelque chose
ne tourne pas rond chez les fonctionnaires…les malades négligés,
voire méprisés, de même parfois dans les autobus, dans les bureaux
de recherche de travail… etc etc etc



Si les fonctionnaires des services publics s'étaient acquis
la sympathie de leurs "clients", si le petit peuple était descendu
dans la rue avec eux, ce n'est pas 10 ou 15 000 qui auraient réclamé
une vie plus digne pour tous, mais 150 000 et bien davantage!
Les autorités de chez nous, quasi coupées de la base,
auraient alors dressé l'oreille. Pour écouter.

Il est urgent de construire une base solidaire élargie.



vendredi, septembre 24, 2004
 

Des hirondelles
(Cotmec info No 261 - Septembre 2004)



Guy Musy nous transmets, dans la belle feuille ensoleillée
de COTMEC INFO les deux bonnes nouvelles qui suivent.
C'est une bénédiction pour les pages de Katutura.

Première bonne nouvelle: elle concerne un religieux, Raphaël Deillon,
provincial suisse de la Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs).
Un tribunal de Fribourg vient de l'acquitter, avec les félicitations du juge.
Le P. Deillon était accusé d'avoir enfreint la loi fédérale sur le séjour
et l'établissement des étrangers, Il avait hébergé dans sa communauté
une famille de requérants contraints de quitter le pays.
"Peut-être aurais-je fait la même chose!"
a reconnu le juge à la fin de ce procès qui, j'espère, fera jurisprudence.

Deuxième bonne nouvelle: encore plus surréaliste.
A Lausanne, lors d'un contrôle de routine, des policiers arrêtent
un sans-papiers employé au noir, si on ose dire, dans un des hôtels
les plus luxueux de la place. Plutôt que lui passer les menottes et le conduire
aux frontières, nos "gardiens de la paix" - vraiment ils méritent ce nom! - l'aident
à légaliser sa situation et même à lui obtenir un permis de conduire.

Seul point d'ombre dans cette histoire: l'établissement qui l'exploitait
sans vergogne le jette à la rue comme une vieille chaussette
ou une épluchure d'orange. Peut-être, notre homme trouvera-t-il
meilleur emploi dans la police vaudoise?



Deo gratias!



lundi, septembre 20, 2004
 
Prière devant ma planète



J'écoute la radio, les choses qui se passent sur notre petite planète
celle que nous habitons, celle que j'habite et que j'aime, j'entendais ceci:
on compte en moyenne 14 cyclones par année dans ces régions et jusqu'à présent
nous en sommes au onzième… j'en faisais part à un ami sage et précieux
et voici, très légèrement changé par rapport à ce que je ressens,
ce qu'il m'a répondu:

"c'est toujours rigolo de voir les proches, familles, collègues
et amis se préoccuper des cyclones alors que la misère quotidienne
(économique, social, voisinage, police, etc...)
est mille fois plus angoissante pour le petit peuple
des régions dévastées que par ces cyclones parfois
si joliment baptisés…."

le petit peuple, les piétons en sandales ou pieds nus comme Jésus…
Où le trouver dans les médias?