KATUTURA


lundi, septembre 29, 2008
 
Guernica et Things fall apart


« Soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande la raison de l'espérance qui est en vous » (1Pierre 3 :15)

D’où vient « l’irréversible espérance enracinée dans notre être porteur de vie à travers et au-delà de la mort ? » Au bord du lac de Tibériade, j’ai essayé de réfléchir à l’audace qui me permettait de dire que « l’espérance est irréversible » - aussi au-delà et à travers nos désespoirs - dans les réalités symbolisées magnifiquement et terriblement par Pablo Picasso dans « Guernica ».

« À Otto Abetz, l'ambassadeur nazi à Paris qui lui aurait demandé, indigné, lors de son exposition (en 1937), si c'était lui qui avait fait cela, Guernica, Picasso aurait répondu : « Non, c'est vous » (Wikipedia).

Aujourd’hui en contemplant notre monde tel qu’il défile sur l’écran TV et dans les médias, en contemplant la société qui m’entoure, proche et lointaine dont je fais partie, en observant comment les étrangers, les réfugiés, sont traités alors que nous les côtoyons tous les jours – parfois sans les voir - et que le système agit plus efficacement que les groupes et organisations engagés à faire respecter la dignité humaine des humains…en Suisse et bien au-delà de nos frontières ! on a des senteurs de Guernica.

La globalisation de Guernica ressemble à une immense mosaïque ou patchwork sans soudure ni cohésion.

Guernica de l’artiste Picasso et Things fall apart (le monde s’effondre) du grand écrivain nigérien Chinua Acheba sont comme des jumeaux qui « restituent dans la transparence le réel secoué par les tragédies de l’histoire ! » C’est la réalité qui défie notre espérance !

Le bouleversement de Wall Street et les bouleversements politiques en Afrique du Sud et au Zimbabwe des dernières semaines sont peut-être avant coureur d’un Guernica et d’un Monde qui s’effondre : Things fall apart. Ils sont vécus et ressentis différemment selon le lieu, les USA et l’Afrique australe ! Espérer sans mettre sa tête dans le sable ?

La raison de l’Espérance irréversible qui est en nous a sa source, je crois dans les gestes les plus petits de la vie quotidienne, ces gestes qui sont les même sur toute la terre. Pour construire ou pour détruire. Ou pour un mélange des deux ! Comme faire un téléphone ou écrire une lettre.

Savez-vous que Thabo Mbeki, après avoir reçu l’ordre de démissionner a téléphoné à sa maman ? Un petit geste de la vie quotidienne rapporté par le Quotidien « The Citizen ». Epainette Mbeki, 92 ans: « Nous avons eu une conversation brève et complète, la conversation d’une mère avec son enfant. Je lui ai dit ce que je pensais et nous étions d’accord…Lorsque quelque chose de la sorte arrive, la vie est trop courte pour s’adonner aux sentiments » (ma traduction).

Quelle force et quel respect !

Le 22 septembre 2008, Thabo Mbeki a remercié la Nation et Mandela de lui avoir permis de servir. Mandela est trop noble pour faillir de dire merci à Thabo Mbeki et aux ministres sortant.

Quant au président élu, Kgalema Motlanthe, son premier petit geste a été de se rendre chez Madiba, sans doute « pour recevoir sa bénédiction ».
Mais je ne peux résister à vous citer la lettre de notre Mandela à tous les gens concernés au cœur de cette pénible réalité. Une lettre, une petit geste de la vie quotidienne :

« Vous êtes un dirigeant ferme, avec des principes, qui met la raison au-dessus des émotions et quelqu'un qui cherche à unir plutôt qu’à diviser. Nous savons que notre pays est dans de bonnes mains avec vous pour diriger le gouvernement ». L'ancien président sud-africain a aussi transmis ses félicitations au nouveau gouvernement : "transmettez nos félicitations et nos meilleurs vœux aux membres de votre gouvernement".

Nelson Mandela a également rendu hommage à Thabo Mbeki … en disant que les accomplissements de ce dernier étaient impressionnants, et en lui adressant ses meilleurs vœux pour ses entreprises futures.

Mandela a remercié Kgalema Motlanthe d’avoir pris le temps de briefer et rendre une visite de deux heures à « un vieil homme retraité » mardi, ajoutant, avec une petite touche d’humour qu’il réalisait « qu’à partir de maintenant nous devrons écrire des lettres officielles si nous voulons avoir le plaisir de votre compagnie ».

Je me dis qu’aux interstices de Guernica et de Things fall apart, suintent
goutte à goutte ces gestes les plus petits de la vie quotidienne : le fruit d’une espérance irréversible que Dieu à mis au cœur de tout homme.

l'espérance est irréversible



samedi, septembre 27, 2008
 
Méditation dominicale 28.09.08



En pensée, avec Jésus, sur la rive du lac de Tibériade, je voudrais me reposer, méditer, écouter et faire mien le chant discret de l’Esprit sur les eaux.

Le nom hébreu de Tibériade signifie KINNERET, en forme de Lyre (kinnor en hébreu).

Pas pour oublier la réalité de la semaine écoulée, mais pour y trouver un sens ! Plongée dans la spiritualité
de Jésus est une expérience d’être une particule de l’Univers qui contient en elle l’Univers, la terre, la race humaine, la faune, la flore. La vie, la mort, la résurrection en continu.

Chercher un sens au bord des eaux de Tibériade

A ma, à notre présence de Sœurs en Gruyère et bien au-delà
Aux membres de l’Eglise institutionnelle et à ceux de l’Eglise de la base
A l’état léthargique du renouveau de Vatican II
A la vieillesse, sa beauté, sa laideur, sa vitalité, son aboutissement

A la présence et au travail des gens de notre société civile
Au fonctionnement des politiciens de tous bords
Aux pontages de notre ministre des Finances et au désarroi
De notre ministre de la Défense

Au Veau d’Or qui s’effrite et à Bush qui s’inquiète des pépites
A Wall Street, aux Banques et aux Bourses, y compris nos petites bourses
à cordon qui grelottent comme des feuilles d’automne à l’annonce de l’hiver

Le sens de la violence, des guerres, des mutilés, des morts, des affamés
De pain et de justice, en Europe, en Afrique, au Darfour, en Birmanie, en Irak…
Le sens du lait en poudre et des bonbons chinois et des calculs rénaux dans le corps des bébés !

Le sens de Guernica sur le mur de ma chambre et le sens de l’irréversible espérance enracinée
dans notre être porteur de vie à travers et au-delà de la mort

« L’époque et le contexte de Jésus n’étaient marquées ni par la science
ni par l’industrie. Pour Jésus, la terre et l’Univers n’étaient pas une
source d’exploitation ni de manipulation possible. C’était la Création
de Dieu qui ne pouvait abandonner son chef d’œuvre à un quelconque hasard. Dieu prenait grand soin de la création… »
(selon A. Nolan, Jesus Today, page 169)

Mais écoutons le chant de Jésus qu’accompagne la Lyre à Tibériade

"Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent.
Mais amassez-vous des trésors dans le ciel : là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent.
Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur.
"La lampe du corps, c'est l'œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux.
Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres !
"Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent.
"Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas plus qu'eux ?
Qui d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ?
Et du vêtement, pourquoi vous inquiéter ? Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.
Que si Dieu habille de la sorte l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi !
Ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu'allons-nous manger ? qu'allons-nous boire ? de quoi allons-nous nous vêtir ?
Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela.
Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît"
(Matthieu 6 : 19 – 34).

Paroles et musique de Jésus de Nazareth… accompagné par la Lyre lacustre de Tibériade.

Le sens de la VIE se cache, je crois, dans le travail qui construit la famille humaine et sa justice,
humblement et selon nos forces et les dons que notre Créateur nous a donnés




jeudi, septembre 25, 2008
 
La DEMOCRATIE



Ce matin j’entendais Jacques Attali dire à la RSR 1ère « que la politique devrait reprendre son rôle prioritaire et que le marché lui redevienne « soumis » ! En outre J.Attali indiquait que la mondialisation du marché sans la mondialisation de la démocratie est un contresens. On comprend mieux la raison de l’état actuel du marché aux USA mais aussi dans la confusion que nous vivons actuellement en Afrique australe.

J’essaie de comprendre ce qui se passe en Afrique du Sud. Mandela l’avait pressenti et avait averti les responsables. Aujourd’hui, Madiba reste au-dessus de la mêlée. Il est trop fin politicien et sage africain pour croire que la construction d’une « Nation arc-en-ciel » naît d’un coup de baguette magique ! Qu’est ce que 14 ans dans l’éducation d’un peuple à la démocratie ?

Il me semble cependant que les événements en Afrique australe, tout pénibles qu’ils soient, montrent que, plus que partout ailleurs la maturité de la jeune démocratie en Afrique du Sud est un exemple pour
le reste du monde.

Si la manière d’obliger Thabo Mbeki à démissionner paraît brutale, elle n’est pas un coup d’Etat. La transparence (malgré l’arrière fond malsain de l’affaire Jacob Zuma), me frappe quand je compare
avec des exemples dans d’autres pays, y compris en Suisse.

On se souvient de la « Nuit des Longs Couteaux » en décembre à Berne, pour se débarrasser d’un Conseiller fédéral. Le symbole « Nuit des Longs Couteaux » reflète-t-il la démocratie et la non-violence ? Je ne sais pas. On ne pouvait s’y prendre autrement ?


En Afrique du Sud, afin de ressouder le Congrès National Africain, Mbeki devait quitter la présidence de l’ANC et la présidence du gouvernement. C’est fait et c’est accompagné de « démissions en cascade » dit-on. Cependant, «tous les ministres ont exprimé leur disponibilité à aider la future administration dans le processus de transfert et toute autre forme d’assistance nécessaire. »

Et « Jeune Afrique » publie :
« L'Afrique du Sud n'est pas sauvée. Mais le chemin parcouru relève déjà du miracle. Ici, sur ces terres australes se croisent le premier et le tiers monde, la plus grande richesse et la plus terrible pauvreté. Ici se croisent les couleurs de peau. Ici se construit, sur un passé tragique, une expérience unique de démocratie multiraciale. Un exemple pour le reste du monde, dans une époque marquée par les conflits ethniques et religieux… Hors d'Afrique du Sud, nombre d'Africains considèrent la démission de Thabo Mbeki comme un exemple de maturité démocratique ».
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_afrique_dossier.asp?dos_id=96

Le journal kenyan « The Standard » estime que "l 'Afrique du Sud a rendu l'Afrique fière" car "beaucoup redoutaient que le renvoi de Mbeki soit suivi de massacres et de destructions insensées qui sont devenus une manière de régler les querelles sur le continent".

« Et certains soupçonnent que le plus grand choc, c’est finalement que Thabo Mbeki soit parti sans opposer de résistance. »
«Le départ élégant et discret du président, pourrait bien être la preuve de la maturité de la démocratie en Afrique du Sud"


Au Burkina Faso, L’Observateur Paalga note que

«Thabo Mbeki sort grandi et drapé du manteau de démocrate. »



 


Il y a 12 jours à peine

que nous mettions notre frère aîné dans la terre maternelle jurassienne, à Epauvillers. Dans cette terre profonde j’ai placé une gerbe de blé.
Le symbole du travail, du pain, de la vie des paysans des chez nous.
On s’était dit adieu une dizaine de jours auparavant sans larmes, car nous savions que ce n’est qu’un au revoir.
Le blé continue de germer. Les blés, le pain, la vie. La dynamique qui fait souvent couler la sueur sur nos fronts de paysans. Des visages ouverts au regard direct au cœur duquel luit l’infini.

Aujourd’hui brutalement, j’apprends le départ d’un autre jurassien, c’est Pierre Alain Gentil et la tristesse refait surface. On voudrait dire parfois : trop, c’est trop ! Pierre Alain, sa carrière politique, ses titres et ses fonctions à différents niveaux, c’est bien qu’on les « copie colle » dans la presse. C’est bien mais il y a plus ! C’est la disponibilité, la solidarité de Pierre Alain Gentil qui m’a marquée ! C’est lui - il n’était pas le seul – qui dix années durant a répondu à mes appels quant, à SOS-ASILE Jura, il fallait rédiger, corriger, envoyer presto un communiqué de Presse au sujet de la Politique d’Asile au Jura, au sujet de Demandeurs d’Asile. Combien de fois, après une journée de travail, on se mettait au travail pour défendre des gens, défendre une cause.
Pendant bien des années, nous étions voisins de travail, lui à la mairie de Delémont, moi à la Rue du 23 juin 16, accueil de SOS-ASILE Jura. C’était un voisinage amical, bienfaisant, transparent.
Plus tard, on se rencontrait par hasard, toujours sur un quai de gare, soit Berne, soit Lausanne, pour une poignée de mains, un « comment ça va ? », un « bonne journée et au revoir » !
Hier, aujourd’hui, demain ces frères qui s’en vont…

« Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
Ouvre le firmament ;
Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme
Est le commencement » (V.Hugo)… Hors espace-temps !



mardi, septembre 23, 2008
 
Zuma versus Mbeki



A l’occasion de ses nonante ans, Nelson Mandela a reçu la visite de Thabo Mbeki, président du gouvernement d’Afrique du Sud en même temps qu’il recevait celle de Jacob Zuma, nouveau président de l’ANC, lequel (Zuma) avait, en décembre 2007, Mbeki de la présidence du Congrès National Africain.

Lors de la visite des deux politiciens, Mandela leur a déclaré :

« Aucune personne, aucune section, aucune fraction ou groupe ne doit se considérer comme étant plus grand que l’Organisation (en l’occurrence l’ANC).
Notre Nation vient d’émerger d’une longue Histoire de profondes divisions et de durs combats. Ne permettons jamais que nos actions ou nos paroles plongent à nouveau notre peuple dans les horreurs du passé ». (ma traduction)

Hier, l’ANC a ordonné au Président de la République d’Afrique du Sud de démissionner. Aujourd’hui, dans la soirée, Thabo Mbeki, dans un message télévisé a formellement démissionné. Il quittera ses fonctions en respectant le processus de la Constitution.

Au cœur de son message, ces paroles :

"Nous avons toujours protégé l'intégrité de la justice… Nous n'avons jamais porté atteinte au droit des services du procureur général d'engager des poursuites ou de ne pas en engager", a-t-il ajouté en niant toute ingérence dans les poursuites pour corruption de Jacob Zuma ».

Mandela le sage a dit ce qu’il avait à dire sachant ce qui se préparait ! Nous pensions ne jamais en arriver là…Nous avons toutes les raisons d’appréhender l’avenir ! Je ne sais pas comment les médias vont interpréter ce fait. Mais je connais la peur des millions de Sud africains face au spectre de nouvelles divisions ethniques autant que politiques.
Que nous sommes loin de UBUNTU

« Je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes. »
« Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu'il ou elle a d'appartenir à quelque chose de plus grand — et qu'il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou oppressés » (Desmond Tutu).



 
Ces jours-ci, j’ai envie de partager quelques réflexions sur « ce qui se passe » en Afrique du Sud.



Il y a quelques deux mois, un ami m’avait offert « Un arc-en-ciel dans la nuit », récit, Dominique Lapierre chez Laffont 2008. Je l’ai lu d’un trait. Ma mémoire s’est « élargie ». L’influence calviniste, des réfugiés huguenots, des personnages : Paul Kruger, Christ Barnard, Frederik de Klerk, Helen Liebermann et son œuvre Ikamva Labantu (l’avenir de notre Nation), j’étais certes consciente de la valeur de leur engagement qui ferait germer l’espoir de la « Nation Arc-en-ciel », enfantée dans les cendres de l’apartheid en 1994. L’intégrité de notre Président Mandela devenait celle des gens de toutes les couleurs, de toutes les ethnies. Cinq années durant, avec une bonne volonté jamais égalée, une société civile fut reconstruite. Chacun pouvait donner son avis, ses conseils dans l’élaboration de la nouvelle Constitution, la meilleure au monde, dit-on, adoptée le 6 mai 1996. Depuis douze années donc, la Cour constitutionnelle a joué un rôle important dans la promotion d'une culture démocratique et d'État de droit. La Constitution reflète la Charte de la Liberté rédigée à Kliptown 1955 alors que Mandela était encore un homme « libre ».

C’était sans compter avec les contraintes économiques à l’intérieur du pays, et celles venant de l’extérieur. C’était sans compter avec « la lassitude de la lutte » (struggle fatigue), avec les nouveaux dirigeants africains qui n’avaient de loin pas le gabarit de notre Madiba, ni une once de sa sagesse ! En 1999, Mandela remet la gouvernance du pays à Thabo Mbeki qui s’efforce de poursuivre la reconstruction du pays. Thabo Mbeki ! J’ai sous les yeux « Africa - Il est temps » (Thabo Mbeki Tafelberg 1998, je l’avais acheté en 1999). Sa vision est celle d’une Renaissance africaine, du Caire au Cap, ce n’est pas l’ambition
d’un « nouveau parvenu », non, son livre contient les contours de sa philosophie empreinte de poésie anglo-saxonne, (il cite W.B. Yeats), mais c’est avant tout un politicien et un stratégiste, c’est le « designer » passionné d’une « Nation Arc-en-ciel » selon La Charte de la Liberté : « l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent » (all those who live in it !)
Nul ne peut lui ôter sa motivation ! Malgré ses erreurs et qui n’en fait pas ?

Grand Dieu que se passe-t-il donc ?
Pourquoi est-ce que j’écris ces choses ?
Parce que, il y a 2 jours, Thabo Mbeki, président d’Afrique du Sud depuis 1999, a été éjecté de son poste
par le Congrès National Africain !
Parce que, hier, Thabo Mbeki a démissionné comme le NEC (National Executive Committee de l’ANC) l
le lui a ordonné !!! Derrière le NEC, un homme : Jacob Zuma !

Aujourd’hui, un autre homme - bras droit de Zuma - est placé à la tête du gouvernement en tant que président ayant les « pleins pouvoirs car un président par interim n'aurait pu qu'expédier les affaires courantes du pays. Avec les pleins pouvoirs de sa fonction, M. Motlanthe pourra constituer un vrai gouvernement de transition » dixit Zuma ! Jusqu’au prochain, en 1999 !

Cet homme est Kgalema Mothlante.
Il y a une semaine, Zuma avait pourtant déclaré que «le serpent mort» (Mbeki) resterait en poste jusqu’à la fin de son mandat, en avril 2009. Pourquoi ce changement ? Est-ce inscrit dans la Constitution ?

« L'archevêque Desmond Tutu, considéré comme une immense autorité morale dans le pays, a critiqué lundi la lutte politique acharnée qui a conduit au départ du président Mbeki.
Le lauréat du prix Nobel de la Paix en 1984 a concédé que Thabo Mbeki s'était créé de nombreux ennemis en raison de son intolérance et de l'atmosphère de discorde qu'il engendrait. Ses adversaires ont eu leur revanche, et se réjouissent en le traînant dans la boue, a néanmoins déploré le prélat sud-africain.
Il n'y a rien de moral là-dedans, ce n'est rien de moins que le vieil adage: oeil pour oeil, dent pour dent ».

Je reviens à la lecture réconfortante de l’ « Arc-en-ciel dans la nuit ». NOIRE.



samedi, septembre 20, 2008
 
Méditation dominicale 21.09.08



L’idée de l’espace et du temps m’intrigue. Pourquoi notre adorable Créateur, ayant imaginé, donc créé,
les minuscules créatures que nous sommes, pourquoi nous avoir placés dans l’espace et le temps ?
Obligés que nous sommes à sans cesse bouger d’une place à l’autre et tout le temps à court de temps ?
Il aurait pu imaginer autre chose. Quoi par exemple ? Le « Hors espace temps » ?

J’imagine qu’en s’introduisant Lui-même, divine particule à l’origine du Big-bang, dans l’espace et le temps,
Il fait dès lors partie de l’espèce humaine, et circule comme toi, et moi dans les méandres de l’espace et du temps.

Depuis le jour où, accroupie sur un tas de foin tout sec, je faisais les yeux grands ouverts,
le tour du monde au-delà du « gros Fritz des Rangiers », la question du « hors espace temps »
m’intrigue
(voir la note du blog
« Katutura », dimanche, décembre 30, 2007).

Cette expérience enfantine m’a donné du fil à retordre à l’école qui nous éduquait
à la ponctualité, l’exactitude, le calcul, les chiffres, les poids et les mesures !

Il me semble que Jésus comprend cette difficulté, et un grand nombre de personnes aussi, elles
qui sont prises, pour survivre, dans des systèmes qui ne pardonnent pas. Par exemple,
Wall street tremble et le monde entier tremble. Avec raison. Dans cette confusion financière voici
que demain dimanche, l’Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (20, 1-16) sera lu dans les églises.
J’appréhende d’en devoir écouter l’interprétation par le « prédicateur ». La Bonne Nouvelle
de Jésus est tellement actuelle lorsqu’elle n’est pas édulcorée.
(http://home.nordnet.fr/~lhamain/DAORD25.htm)

Jésus parle du « royaume de Dieu » comme d’un domaine, d’un vignoble où, selon les saisons,
il y a beaucoup à faire. Il faut des bras et des mains pour vendanger. Nos vignerons du Lavaux,
du Valais en savent quelque chose ! Il faut vendanger vite et bien pendant qu’il est temps.

Selon Jésus, le vigneron a besoin de journaliers et il les embauche dans l’ordre d’arrivée.
Ceux-ci travaillent dur et ont droit à la paye.

L’intendant, sur l’ordre du patron, commence par payer les derniers venus, donc inversement
à l’ordre d’arrivée. La paye (disons aujourd’hui, chez nous, 80 francs pour la journée, repas compris)
est la norme pour nourrir la famille pour un jour. C’était ainsi convenu avec le maître Vigneron.

Les derniers arrivés qui ont bossé une heure reçoivent 80 francs et ceux qui ont bossé huit heures
reçoivent 80 francs et s’étonnent, pire, ils ronchonnent et ont l’honnêteté de confronter le patron
et de dire ce qu’ils ressentent : « Le poids du jour et de la chaleur » la fatigue, ne mériteraient-ils pas davantage ?
On les comprend… et je me serais sans doute insurgée comme eux.

Incidemment je viens d’évoquer cette parabole autour de moi dans la maison et même
hors des murs
de la maison et tous disent :
- ce n’est pas juste !
- mais c’est pourtant l’idée que Jésus veut partager avec les gens qui iront dans les églises demain ?
- les curés vont bien expliquer cela …
- quoi, cela… ?
- Jésus ne dirait pas ça aujourd’hui !
- Pourquoi ?
- Les temps ont changé…

Ma méditation se poursuit, laborieuse, en plaidant que l’Esprit de Jésus m’éclaire :
« Est-ce que les temps ont changé, est-ce nous avons changé ? » Si oui, dans quel sens ?
Est-ce que c’est impossible aujourd’hui de prendre Jésus au sérieux ?

Comme pour répondre à notre confusion Jésus conclut aujourd’hui exactement comme hier :
- Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ?
- Ainsi, les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers…

Quelle réponse lumineuse et quel défi !

Oui je me souviens qu’en Afrique du Sud, nous nous encouragions
les uns les autres : « La beauté est dans l’œil de celui qui regarde » et
« le mal est aussi dans l’œil de celui qui regarde ».
Quant « aux premiers qui seront derniers et vice versa », rien de plus menaçant
et rien de plus consolant selon qu’on se trouve au sommet de la hiérarchie où sous le dernier échelon.
Cela, Jésus l’a affirmé.
Pas pour faire plaisir aux uns ou effrayer les autres…simplement parce que c’est la logique
des choses
pour assainir la faille de la création « Espace temps » par l’action de la Bonne Nouvelle de Jésus
aujourd’hui.

« Selon nos critères humains, Jésus était un raté. Il n'avait aucun diplôme, aucune éducation.
Il n'a pas fait carrière. Durant les trois dernières années de sa vie d'adulte, il n'avait même
aucun salaire,
et donc très peu d'argent. Il vivait de dons. Il mendiait. Pas de coquette maison, ni de moyen
de locomotion confortable. La plupart du temps il dormait à la belle étoile et se déplaçait à pied.
Pas non plus de gens haut placés parmi ses amis, pas de relations dans le domaine de la culture,
de la politique ou du monde des affaires. On le considérait comme un lunatique et un criminel.
Il n'avait même pas la côte parmi les gens de son pays, de sa ville natale. Quand il avait prêché
dans leur synagogue il avait failli se faire lyncher ? Dans tous les critères selon lesquels
nous mesurons habituellement le succès de quelqu'un, la vie de Jésus était un échec sur toute la ligne. »
http://www.homelie.biz/article-22743487-6.html



mercredi, septembre 17, 2008
 
Le matin



Ouvrir les yeux à la lumière du matin
répondre à l’appel du réveil dans l’hémisphère nord
merci pour cette journée et ce qu’elle m’offre et ce qu’en ferai

Petite, tôt le matin à la ferme jurassienne, je sifflais, sautais, chantais, buvais ma tasse de lait et filais
pour l’école à deux kilomètres et demi de la maison. A pied.

Plus tard, en formation d’éducatrice pour « les Missions » en tant que Sœur, je me hâtais au son
de la cloche monotone et autoritaire de l’Institut, pour être à temps à la prière du matin, préparée, programmée, en latin, psalmodiée, quasi soporifique avec « Amen » pour terminer. Mon esprit priait
en sourdine.

Au cœur du township africain - un black spot – à la “Little flower Mission-School”, je me suis retrouvée comme l’enfant d’autrefois à la ferme, sautant du lit, à genoux quelques instants, disant avec la ferveur
du soleil levant : « Parle, Seigneur, j’écoute ! » devant l’image carte postale du petit Samuel à genoux
- de Sir Reynolds Joshua (année 1777), à genoux quelques instants seulement…
Non ! Ce n’était plus un appel, c’était la réalité présente en chair et en os au cœur de laquelle
je prenais racine ! Comblée.

En Afrique c’était simple, facile, clair me semble-t-il aujourd’hui. L’appel à la Liberté, à la libération,
à la lutte, à la justice ! Irréversiblement ! Un but qui donnait un sens à notre vécu et à celui
de la jeunesse africaine !

Dans ma Suisse natale, au soir de ma vie, j’ai gardé l’indépendance priante de l’Afrique et, à mon réveil,
avec le petit Samuel je dis : « Parle Seigneur, j’écoute ! » (cette « indépendance » m’est gracieusement accordée). La réponse de « Celui qui parle », c’est ma prière du matin … mais elle ne peut rester enfouie
dans l’abstraction d’une spiritualité douillette et pacifiante : celui qui nous parle, Jésus, nous parle dans
notre réalité actuelle.

Ici à Bulle, en Suisse et au-delà. Nous sommes des citoyens concernés et responsables. La prière du matin
ne peut être que la mise en marche vers le travail des hommes et des femmes. Aujourd’hui apeurés par la menace réelle d’une récession dont les plus simples cherchent à se faire une idées des enjeux ! En gardant
la paix.

Dans une Europe - car la Suisse est trop minuscule pour l’en séparer – la réponse à l’écoute priante
est faible et confuse … fragmentée, dispersée, intéressante, provocante, cacophonique ou alors,
d’un dogmatisme vide et creux qui coupe les ailes.
Tant d’efforts pour la justice, la liberté, la solidarité, tant d’énergie gaspillée par manque de cohésion.
Des feux d’artifice quoi !

Mes questions :
la prière du matin des fellowbloggers au saut du lit ; celle des parlementaires, des journalistes, des médecins, des fonctionnaires d’Eglises tous azimut, des paysans, des écoliers, des malades, des prisonniers, des affamés, des sans-papiers. La toute première pensée au réveil du boulanger, celle de notre ministre Samuel Schmid après l’épreuve publique que lui a infligée Alain Rebetez avant hier soir à la Tsr 2 , 15 septembre ?

La prière du matin d’un laïc positif, M. Sarkozi en compagnie du chef de l’Etat du Vatican, ou du même Sarkozi en compagnie de la « bande de racaille qu’il veut faire disparaître à l’aide de karcher si nécessaire ? » Quelle réponse à quel appel selon les circonstances ? Quelle prière du matin ?

La prière du bébé au sein de sa mère et celle du père sa hâtant au travail !

Les amis de Jésus se posaient des questions similaires je crois sur la prière, je crois.
C’était des travailleurs comme nous.
Ils s’adressent à Jésus, qui comme jadis répond : c’est simple, nous pouvons dire ensemble le « Notre Père » !

http://langedeleternel.centerblog.net/3688413-Notre-Pere

Nous pouvons ce Notre Père en araméen, celle que parlait Jésus. Ou comme ci-dessous, la lire
si le temps le permet, en araméen.

http://catholiquedu.free.fr/prieres/ARAM1.htm

Awoun douèshméïa,
Notre Père qui es aux cieux

Nèth (q)radash(e) shmarh
Que soit sanctifié votre nom

Tété merkouzarh (z = th englais)
Vienne votre règne

Névé sévianarh
Soit faite votre volonté

Eikén en douèshméya abb’hara
Comme aux cieux sur terre

Haoul’ann lar’man-sourane èn’yomana
Donnez nous notre pain quotidien aujourd’hui

Ouérsh’ourl’ann houbènn ou arbarènn
Pardonnez nous nos offenses

Eikén ann-ap nann shouaria faïawénn
Comme nous, nous pardonnons nos offenseurs

Oulla tal’ann in tçiona
Ne nous soumettez pas à la tentation

Ella-pass’ ann èn bicha
Délivrez nous du mal

Motorrl-dilar’y merkouzarh
Car vous appartient le règne

Ourhail’o tèchporta all’almine
La puissance et la gloire
Amen

Il arrive que je répète cette prière dans la langue de Jésus en m’associant à tous.



samedi, septembre 13, 2008
 


Méditation dominicale (14.09.08)

Je rêve d’une Eglise composée de gens qui se rencontrent et se disent bonjour comment vas-tu ?

Lorsque le pain et le vin sont disponibles, ils le partagent et cela devient énergie pour la journée
ou la nuit
de travail.
Les petits et les grands, les femmes et les hommes se retrouvent sous une « tente » peut-être,
comme Dieu jadis a planté sa tente au milieu des hommes (Exode 40,34-38). Avec Jésus, Dieu
''a planté sa tente parmi nous ''.
« Nous sommes cette tente parce que nous sommes l’Eglise sans murs » lorsque nous sommes
ensemble pour travailler, manger, prier, jouer, danser, nous reposer ou dormir, même en plein air,
même dans une petite chaumière.

Jésus ne peut être enfermé dans un tabernacle en or, ni dans d’immenses cathédrales. Ma question :

Jésus l’humble Fils de l’Homme ressuscité est-il révélé au commun
des mortels par le faste, la protections des forces armées, les flots
de paroles, par le spectacle médiatisé si éloigné de la réalité des gens
de tous les jours, des marginaux, des prisonniers et des sous-sols de l’humanité ?

Le pape Benoît, Sarkosi chanoine, Carla son épouse, la réception au Palais de l’Elysée avant d’aller prier
les Vêpres à Notre Dame – le regard d’une loyauté critique ne juge pas ce qui peut être anodin,
on ne sait trop, mais qui attriste ceux et celles qui tentent de se rapprocher
de « Jésus avant le Christianisme » (Albert Nolan, Editions de l’Atelier) . Voir aussi :
(http://www.la-croix.com/afp.static/pages/080910142905.0dr4fvrh.htm)

Je rêve que Benoît XVI se sente tout-à-coup comme sur un chemin qui le conduit à la recherche
de son confrère dans l’épiscopat, Mgr Jacque Gaillot, démis de son diocèse d’Evreux, relégué
au diocèse virtuel de Parténia, (situé en Algérie, dans la région de Sétif. Il a disparu à la fin du
Vè siècle et l'on ignore aujourd'hui sa localisation exacte, Wikipedia). Gaillot est engagé avec
les « roublards » des banlieues parisiennes, il a trouvé refuge chez les Spiritains
http://www.partenia.org/ .

Le Journal 24 Heures d’évoquer la réflexion de Jacques Gaillot :
http://archives.24heures.ch/VQ/LA_COTE/-/article-2008-09-883/france---vendredi-benoit-xvi-entamera-sa-premiere-visite-en-france-avant-de-celebrer-le

A chacun de nous d’apprécier ce que nous disent les médias au sujet de cette visite qui se terminera à Lourdes. Pour ce qui me concerne, j’aurais grande envie, et c’est ma prière, de déceler en ce Pape vicaire du Christ (et en son entourage) le comportement, le message en direct de Jésus de Nazareth qui, Lui, s’identifie aujourd’hui comme en son temps, aux affamés de justice, aux nus, aux malades, aux prisonniers… pour leur annoncer la Bonne Nouvelle (Mt 25,31-46) de libération.

Rêver, c’est être sûr que la réalité existe…et qu’il faut l’enfanter.



mercredi, septembre 10, 2008
 
CERN





Physicienne: Sr. Katarina Pajchel, de l’Ordre des Soeurs Dominicaines) travaille au CERN au projet du collisionneur d’hadron (LHC) .

Pour elle La « Science Nouvelle » n’est pas en conflit avec la Foi, cette « particule de Dieu » est simplement Notre Créateur « Hors espace Temps » (http://ncronline3.org/drupal/?q=node/1786).

C’est un signe des temps, ce qui se passe depuis des années au CERN et le Créateur est de la partie, j’en suis sûre !
Cela dépasse Einstein qui doit se réjouir, lui qui est parvenu à l’équation « E=mc2, qui signifie que la matière est une forme très concentrée d’énergie et que les deux sont interchangeables… et que c’est linéaire à la vitesse de la lumière ! ».

Selon « Le Monde »

http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/09/09/les-physiciens-demarrent-leur-machine-a-expliquer-l-u

« Les physiciens démarrent leur machine à expliquer l'Univers », et ils y travaillent, avec passion, avec foi en Dieu le Créateur, depuis des années !

Aujourd’hui, ce sera en direct, dit-on : « La mise en service du grand collisionneur d'hadron (LHC), au CERN (à Genève) … « ils mettent en route un seul sens de circulation des particules sans collisionneur prévu pour aujourd’hui ».

« Le grand collisionneur accélère des flux de protons, dans un tunnel circulaire de 27 kilomètres, les flux de particules vont circuler dans des sens opposés ».
On se réjouit, on craint peut-être, selon les explications que l’on reçoit des différents sites consacrés à la Science et des médias.

La mentalité scientifique qui nous aide à comprendre que Dieu est l’infiniment petit (God’s particle) « l’Alpha » et l’infiniment grand « l’Omega » et que nous formons un TOUT en Lui , dans nos individualités précieuses et uniques. Enfin « Nous savons que nous ne savons pas ! » (Albert Nolan, p. 45 : Jesus Today) Ce que nous savons : « C’est que c’est un mystère et que nous faisons partie du mystère ».

Ce que les physiciens nous aident à découvrir, c’est que l’Univers va bien au-delà de notre imagination la plus folle, ils nous aident à accepter enfin, que nous, les humains, « n’avons pas le pouvoir de contrôler, ni d’organiser ni de réorganiser l’Univers » !

Prendre ce signe des temps au sérieux m’aide à relativiser les futilités des « pouvoirs et des dominations » à me tourner vers Jésus, Lui qui a dit « In principio erat Verbum ! au commencement était le VERBE ! »
(Jn 1 :1)





dimanche, septembre 07, 2008
 
méditation dominicale (bis)



émerger du sommeil
la tête légère, ouvrir les yeux
l’étoile du matin pâlit, discrètement
elle disparaît, s’en va
le jour paraît, timide, gris bleu rosé
surgit de l’envers des Gastlosen
les allume légèrement
le pinceau de l’Artiste
effleure les aiguilles des sapins
les ombres timides s’effacent
le soleil passe les sommets
souple, irréversible comme l’onde
de notre Léman frémit, sourit
un filet de rêve, mon rêve, s’effrite
la Gruyère s’étire comme le chat
de maison et miaule… roucoule
la terre soupire, respire l’air frais
du jour naissant
sur ma couche
j’en rougis de bonheur
la vie appelle, d’où vient la voix ?
elle revient, revient encore
elle m’appelle par mon nom
c’est donc qu’Il m’aime à ce point
patient, persévérant…
Il, c’est Lui

« Me voici ! Parle Seigneur…j’écoute » (1 Sm 3,9.10)

Cette Bonne nouvelle, l’annoncer sur les toits
avec la fougue du jour tout neuf
Lui, Il nous aime

(http://www.biblegateway.com/passage/?book_id=9&chapter=3&version=2)



samedi, septembre 06, 2008
 
Méditation dominicale 07.09.08



Pour dire un merci respectueux à Josef Zisyadis pour son bref commentaire au sujet de la « Prière et des tentations de Jésus au désert » de la semaine dernière (31 août 2008).
Le commentaire était la citation ci-dessous :

" Si je donne de la nourriture aux pauvres, ils me traitent de saint. Si je demande pourquoi les pauvres n'ont pas de nourriture, ils me traitent
de communiste".


Dom Helder Camara
archevêque brésilien
1909-1999

C’est au soir de sa vie que ce diminutif d’évêque, Helder Camara a prononcé ces paroles. Elles résument ce qu’il a essayé de faire, et ce qu’il a souffert, au creux de la faille planétaire, faille qu’il aurait pu nommer :
« L’injustice au Brésil où il est né, et dans le monde entier, dès qu’il eut la possibilité de jeter un regard au-delà des frontières de son pays vibrant de vitalité, de gens passionnés, aujourd’hui encore, de paysans sans terre, expropriée par ceux qui ont l’argent et les armes".

Il a vécu proche d’eux, il a senti ce qu’ils ressentaient. Leurs espoirs aussi.
Il a pensé qu’il pourrait s’engager, à l’exemple de Jésus en devenant prêtre, c’est-à-dire selon le bon
pape Jean 23, en étant « le serviteur des serviteurs », et selon Jésus, celui qui vit, qui travaille de ses mains, qui gagne son pain et le partage autour de lui.
Comme Michée, très pratique, le dit : « Ce que Dieu attend de toi,

c’est pratiquer la justice,
aimer tendrement,
marcher humblement avec ton Dieu » (Mi. 8 :6)

Ce qui me fait penser qu’à l’époque des prophètes, comme à celle de Jésus et comme aujourd’hui,
les gens sont an manque de justice,
en manque, de tendresse,
en manque d’amitié pour avancer.

Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais je voudrais savoir. Les pauvres ont le droit de savoir pourquoi ils sont pauvres, idem pour les mal-aimés, idem pour les paralysés.
Mais la Mission des prophètes, de Jésus, est de travailler dur, obstinément à renverser ces « manques » par leur contraire, la Vie en plénitude justement.
Dans la pratique. Plus que dans les dogmes, les sacrifices et les rhétoriques !

Helder Camara, comme Oscar Romero, se sont convertis à Jésus en le rencontrant chez les gens qui l’entouraient, les gens sans terre, ni comptes en banque, ni actions en bourse, ni assurances maladie,
ni pouvoir, ni rien de ce qui fait la solidité, le prestige, Oh ! si fragiles, des systèmes du monde globalisé
et du libéralisme sauvage ici et maintenant. Et qui angoissent les riches.

Voir le monde d’en bas force l’engagement et la lutte, avec les moyens à notre portée, là où nous sommes,
un engagement aux ramifications de solidarité active et interactive. Le mini-évêque Camara,
comme Romero, comme Desmond Tutu, comme Jacques Gaillot (http://www.partenia.org/).
Actifs et interactifs pour la même cause dans des réalités différentes.

Pour les détenteurs des systèmes, y compris l’ecclésiastique, ces convertis, comme Jésus,
sont une menace, un danger. Nous n’avons plus qu’à choisir :

Rester cois, sagement au-dedans des institutions, « donner de la nourriture aux pauvres » au jour le jour, patiemment, calculer combien on peut partager quand on a pris soin de tous nos besoins. On se garde de soupçonner les Bienfaiteurs d’hypocrisie, nous faisons partie du lot.

Si vous agissez ainsi, alors, vous serez facilement promu chef, (de toutes sortes), respectés.

« ILS » dit Helder Camara, " me traitent de saint" .

Il a vécu cela douloureusement jusqu’à la fin de ses jours, Helder ! Exemple : Jean-Paul II lui rend hommage lors de son voyage au Brésil en 1979. C’est vrai que le petit Camara a partagé son toit et son pain avec ceux qui avaient faim et soif et étaient sans domicile fixe. Le chef de l’Eglise catholique lui rend hommage. C’est bien. Merci.

Mais dans une même trajectoire, le même chef, Jean-Paul II, « lui nomme, en 1985, un successeur qui se charge de faire table rase de toute son action pastorale libérationniste ». Le conservateur Dom José Cardoso succède donc à Camara et commence le démantèlement minutieux des petites communautés de bases créées par H. Camara. Le séminaire de Camara, à Récifé pour la formation de prêtres selon le cœur et la vision de Jésus sera fermé…

Pourquoi ? Pourquoi donc ? En prenant collectivement conscience de leur propre dignité d’homme,
les gens de la rue pourraient un jour prendre la parole et interpeller les pouvoirs et les dominations.
Et revendiquer leurs droits basiques. On ne peut imaginer une telle audace du haut de l’échelle hiérarchique.
Pour ces autorités, la question posée :
« Mais pourquoi sommes-nous pauvres et marginalisés » vient de Marx donc du « communisme, donc c’est athée, donc c’est un péché… ou alors, la question émane de Jésus qui dit au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ». (Jean 5 :8). A l’impératif.

Pour les chefs, c’est faire de la politique ! Selon moi, c’est de la politique authentique puisque,
pour une fois, elle est centrée sur les besoins de chacun,
donc c’est dangereux et

« ILS » ils te traitent de communiste".

Voilà ce qu’a vécu Helder Camara toute sa vie.
Voilà, cher Josef, je pense que ta citation de Mgr Camara est appropriée à ce que tu es, et à ce que tu fais
avec beaucoup d’autres, qu’ils appartiennent à un Parti politique ou pas. L’important est le réseau
de relations qui se construit par de simples petites remarques, appréciations et critiques.

D’où ma reconnaissance.
Voir également : « L’injustice sociale tue » « L’injustice sociale tue »
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-09-02-inegalites

Vous souvenez-vous de la visite en Suisse de Dom Helder Camara ? C’était le 11 juin 1989 :
« Grand concert du partage à Fribourg. Exécution de la "Symphonie des deux mondes" sous la direction
de Pierre Kaelin avec la participation de Dom Helder Camara, de l'abbé Pierre et de Mjguel A. Estrella. » http://www.fr.ch/bcuf/Dynamic.aspx?c=1377

Helder Camara parfois nommé l’évêque rouge. Intéressant.
http://crlib72.free.fr/1999_Camara_Hourdin.htm



mercredi, septembre 03, 2008
 
Jésus aujourd’hui

Mettre le monde à l’envers ! Quelle audace pour Jésus en son temps, chez lui, et quelle audace
pour nous ici, aujourd’hui !
Qu’est-ce que cela signifie en Europe ? En Afrique ? En Chine ? Aux USA ? En Inde ?
En Amérique latine ?
Quelles sont nos valeurs communes ?

Seul au désert prégnant d’humains nés pour tendre vers le bonheur et qui ne savent comment
s’y prendre dans une réalité politico religieuse qui les déshumanise, Jésus réfléchit avant d’agir.
La faim, la maladie. Il voit que l’économie est centrée sur le bien-être des riches au détriment des pauvres.
Il est tenté de lutter pour faire évoluer ce système injuste. Il est tenté, oui, par la transformation de pierres
en pain. Qui ne le serait face à la famine ? Se lancer dans l’économie, quel défi ! Il sera tenté toute sa vie.
L’impuissance des faibles : sa compassion lui fait désirer le pouvoir et l’exercice du pouvoir pour changer
le monde. Qui ne le serait face à la domination religieuse et politique ? La tentation sera récurrente.
Les coups d’éclats, les démonstrations de force (type JO). Qui ne le serait face à l’apathie des masses ! La tentation reviendra, surtout chez ses disciples.

Non, pour lui, aucune des trois options, encore moins toutes les trois ensemble, n’est une solution.
Il prie longuement, c’est-à-dire, il contemple le monde tel qu’il est et permet à la « primal vision »,
ce que la création est censée être. La réalité interpelle son immense compassion. Pas caritative
en ramassant les pots cassés seulement. Autrement. En profondeur et à long terme. Comme l’évangile
et toute sa vie le montre clairement.



Le monde (occidental) chrétien est-il vraiment imprégné de l’Esprit de Jésus ? Qui est « Jésus avant le christianisme » (Jésus avant le christianisme, Editions de l’Atelier 1995, diffusion Cerf, A. Nolan).
Qu’est-ce que le Christianisme a fait de Jésus qui s’identifie avant tout aux gens les plus vulnérables ?
Qui est Jésus aujourd’hui ? (Jesus today, Orbis books 2006, A. Nolan).

Je reviens à la remarque spontanée de mon ami Laurent : « Il y a une faille dans la création ».
C’est là que Jésus se trouve. Là qu’il analyse les réalités socioéconomiques, religieuses et leur impacte
sur les personnes , les « surplus people » du monde globalisé. Là que, au désert avec qui veut bien, il prie,
il réfléchit, il confronte les tentations face aux choix d’actions efficaces, il se lève pour avancer
sur la route. Hors des murs et des systèmes. Y compris religieux.

La manière d’être et d’agir de Jésus est la solution divinement humaine au cœur de cette « faille »
pour la « réparer », cher Laurent.
Au soir de ma vie, à moi, bon gré mal gré, il n’y a pas de « large porte ni de chemin spacieux »… pour continuer de créer ce qui peut l’être selon la « vison primale » du divin architecte enracinée au cœur
de chaque homme.

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin
qui mène à la perdition,
et il y en a beaucoup qui entrent par là.
Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie,

et il y en a peu qui les trouvent »
(Nouveau Testament - Matthieu 7 - 13 à 14).

Les catastrophes, le sport, la politique, l’économie, la Bourse et les Banques, les scandales, remplissent
les pages de journaux, font craquer les téléspectateurs et nous payons cher pour ça. NON et NON, on pourrait trouver dans nos médias, tout ce qui est positif et que nos journalistes mettraient en exergue
s’ils étaient libres : Les multiples gestes d’entraide, les nuits blanches pour sauver des vies ou soulager
des malades, la compassion au ras des pâquerettes dans les maisons et hors des maisons, les bons
samaritains sans diplômes, des millions d’actions naturelles, comme celle d’une idée (aussi politique) partagée, d’un bout de pain pour deux ou trois, d’un « lift » pour un bout de chemin, d’un livre donné ou prêté, d’une place cédée dans un transport public, d’une participation à une grève ou à une juste revendication pour le bien public.
Ne pourrait-il y avoir dans chaque journal télévisé, dans chaque quotidien, des endroits réservés à la publication des étincelles de Bonne Nouvelle dans notre « faille » ?
Imaginez que j’ai même rêvé que la blogosphère est porteuse d’amitié, de solidarité, d’échanges
qui nous font rêver qu’un autre monde est en train de se construire à partir des racines. Il n’y a pas
d’orgueil à laisser brûler à tous les vents sa petite bougie :
« On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5 : 15).