KATUTURA


vendredi, janvier 30, 2009
 
« Levée d’excommunication »




Ecouter Forum à la RSR 1ère… Nous étions à l’écoute du Forum, le sujet étant l’affaire de la levée de l’excommunication de 4 évêques dont un négationniste.
Ce soir, assez tard, j’ai écouté à nouveau http://g8.rsr.ch/?p=546 ce que chacun peut aussi entendre.

Quatre protagonistes.
Un prêtre, typiquement, dit sa frustration, ses doutes, ses espérances avec beaucoup de bonne volonté et dans une « langue de bois » obligée !
La salière s’est vidée de son sel dont les grains sont dispersés dans la soupe, Dispersion, envoi, encouragés par Vatican II. Benoît XVI aspire à rassembler les grains de sel dans la salière. Le prêtre continue : l’Eglise, par « L’envoi des messagers dans le monde entier » n’aurait pas été payée de retour ! Eglises qui se vident et les prêtres diminuent en nombre »
(Voir « Vanishing Clergyman ! » Verryn, Trevor David, Sociological Study of the Priestly Rôle in South Africa.: 1971)

Bref, Benoît XVI craint une salière vide!



(Exercice de patience: aller pêcher les grains de sel dans la soupe et placez-les un à un dans la salière)

J’entends alors le désir pour une Eglise prophétique. Je croirais entendre J.S. Metz !

Prophétique ? Selon le théologien Albert Nolan OP, « Un prophète est celui qui ose critiqué son propre camp, sa propre institution, la religieuse itou ! » (Jesus Today, Orbis Books 2006) Les prophètes, c’est connu, sont menacés de mise au silence : Don Sobrino, L. Boff, … Miguel D’Escoto, Ernesto Cardenal, , Fernando Cardenal. Et qui a osé dire qu’un prophète n’était pas désiré dans son camp ? (Du temps des prophètes de l’Ancien Testament comme aujourd’hui)

Enfin l’un des participants a osé prononcer les paroles d’une recherche d’équilibre entre « Vérité et Unité.»Balayée, cette idée ! Car fut-il asséné : « L’Unité est intrinsèque à l’Institution .»

Et j’entends encore notre Albert Nolan, dans « Dieu en Afrique du Sud, Edition du Cerf, 1991, page 265». Je cite : « Le rôle de l’Eglise (c’était en Afrique du Sud, mon pays) n’est pas de préserver absolument son unité : il est de prêcher l’évangile même au prix de l’unité.»

Enfin le prêtre soupire : ce qu’il souhaiterait : « C’est un nouveau Jean XXIII et un nouveau Concile.» Il ne pense pas voir ça durant sa vie, conclut-il.

Et je muse : « Est-il invraisemblable d’être fidèle au Concile Vatican II – de lui permettre de se déployer comme se déploie l’Univers et nous avec, d’être activement fidèle à l’Esprit Saint en notre bon Pape Jean 23 ? » Mais ce qui m’a le plus attristée, c’est que, durant tout ce Forum, Jésus n’a pas été une seule fois mentionné ! L’Evangile a été mentionnée en passant …mais sans préciser le contenu ! Le défi !

Et je termine avec Madeleine Delbrel

Partez dans votre journée
Sans idées fabriquées d’avance
Sans projets sur Dieu
Sans souvenir sur lui
Sans bibliothèque

A SA RENCONTRE

Partez sans carte de route
Pour le découvrir
Sachant qu’Il est sur le chemin
Et non au terme

N’essayez pas de le trouver
par des recettes originales

Mais laissez-vous trouver par Lui
Dans la pauvreté
D’une vie banale



mardi, janvier 27, 2009
 
J'ai fait un rêve



Cette expérience : vous l’avez déjà faite? Vous ne savez plus que faire pour bien faire; vous avez demandé conseil mais les conseillers n'étaient pas enracinés dans votre réalité. Que faire? La réponse ne vient pas toute seule. Ni tout de suite. Vous attendez longtemps parfois en avançant à petits pas. Du surplace. Puis un remous vous réveille … c’est comme l’Ami qui me prend par la main et dit dans sa langue maternelle, l’araméen, ces paroles qui libèrent de l’inertie qu’impose l’institution : « Talitha kumi », petite fille, lève-toi! » (Mc 5 :41). Eblouie d’abord, fortifiée, lucide, vous savez ce que vous allez faire pour bien faire! Pas de miracle, pas de magie, pas de prières à répétition ! Vous reprenez conscience de l'Esprit en vous, de votre dignité qu’aucune autorité ne peut vous ravir !

Voici l'alliance que je ferai avec eux:
« Je mettrai mes lois dans leurs cœurs, Et je les écrirai dans leur esprit… » (Paul aux Hébreux 10:15) Et Jésus : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits ». (Mt 11 :25 )

La loi de Yeshuah est dans le cœur de chacun! Il sait ce qu'il doit faire pour bien faire. CHACUN SAIT! Pas le savant, ni l'érudit, ni le théologien, ni le cardinal, ni le pape. Seulement. CHACUN: "toi", "moi". Yeshua est tout un chacun. C’est le « devenir de Dieu », dit en allemand d’une manière intraduisible « Menschwerdung Gottes » !

J'ai rêvé d'une Eglise habitée par TOUT UN CHACUN, conscient que "l'Esprit a mis sa loi dans son cœur! Une loi d’amour et d’infinie compassion". Conscient de l’indéfectible amitié de Jésus pour les Talita et les orphelins et les Marie Madeleine de notre époque, sans oublier les petits Zachées !

J'ai rêvé d'une Eglise où le RESPONSABLE, LE RASSEMBLEUR, serait "tout un chacun", (un Pastor Bonus pourquoi pas !) purifiée des marchands du Temple et de leurs satellites d'une délivrée des gardes suisses portant hallebarde et claquant des talons.

Un « Pastor Bonus identifié » bâtisseurs de ponts, un « pontifex » Intelligemment oeuvrant au bien commun Avec tous! Mondialement. Le bien commun, économique d’abord ! Puis-je prier si je meurs de faim et de soif ? N’est-ce pas pour cela que Jésus est pain de VIE ? Vrai pain, fruit de la terre, du dur travail des ouvriers… !

J'ai peur que les institutions, les systèmes d'origine impériale et leurs gardiens, trahissent l'Esprit Saint, Sa Parole. (voir plus haut Paul aux Hébreux 10:15-17).

Les docteurs de la loi de notre époque nous bombardent de tant de paroles et d’actions contradictoires, que nous aussi, nous sommes tentés d’oublions le trésor qui est en nous, « l'Esprit en nous! Son souffle, sa flamme ! »

Hors système, tout un chacun peut reprendre conscience du don de l'Esprit: sa loi est dans son cœur! Quel beau rêve! Quelle réalité à bâtir !





vendredi, janvier 23, 2009
 
Méditation dominicale


Comment prier face à la souffrance de gens proches et lointains, face à la misère, l’injustice, l’angoisse, l’inertie des Institutions. Même le vent fait du sur place ! On fête aux USA et c’est juste. On gémit à Gaza et en Israël, en Birmanie, au Zimbabwe. On meurt de froid en Ukraine.

Les ouvriers suisses sont virés par centaines, les autorités expulsent les demandeurs d’asile par centaines itou ! Ce n’est pas un spectacle, c’est l’appel à transformer la contemplation en action, selon mes capacités et l’énergie que Dieu m’accorde. Comment prier ? Rester en contact avec Jésus est plus pratique, plus vrai, plus dynamique.


Oui, nous avons appris à vivre avec – et parfois dans – la misère, l’injustice. Nous nous « habituons » ! Nous protestons. Nous essayons de changer ce qui peut l’être, localement, régionalement, et, quelle audace : mondialement ! Parfois mollement.

Nous sentons bien que nous sommes liés les uns aux autres et que, si nous ne « voulons pas mourir ensemble, nous devons apprendre à vivre ensemble. » Dans les couloirs des tueries actuels : tanks, bombes, rockets, sang, plaies béantes, cadavres, la terre « expire » le dernier souffle des victimes des trônes et des dominations. Oui en Terre Sainte ! Oui, là où Jésus fut exécuté. En Israël, en Palestine !!! Et où son Esprit surgit des profondeurs caverneuses « pour souffler où Il veut » (Jean 3 :8). Où l’entendre aujourd’hui ? Il nous fait signe. Comment scruter et lire les signes des temps aujourd’hui ? (Mt 16 :3)

Les couloirs de la mort ! Je pense à mon correspondant Gino Camacho, Indien du Mexique, exilé au Texas, passe 8 ans dans le couloir de la mort à Huntsville, Texas. Gino meurt par injection létale le 26 août 1998. Ses dernières paroles : « It’s a new beginning ! » Quelle différence entre les paroles de Gino et celles de Jésus : «Tout est consommé ? » (Jean 19, 3). Qui sont les coupables ? Les responsables ?

· Que dit le nouveau président Obama au sujet de la peine de mort aux USA ?
· En Afrique du sud : abolition formelle de la peine de mort par le Parlement en 1997, entrée en vigueur le 13 novembre 1998. Pour Mandela, c’était urgent !

Comment prier, méditer contempler la Vie face aux milliers de patchs ensanglantés sur le visage triste à mourir de notre planète. Je me situe où, durant le moment privilégié de la méditation ?
Faire confiance à Dieu le mieux qu’on peut, accueillir les signes de vie et s’en réjouir, bien sûr, c’est ça, la dynamique de l’espérance sans laquelle on meurt. Espérer encore, en nous-mêmes, en tous les humains. Car au plus profond de l’être le plus pervers, gît un infime atome du rêve du Créateur : le désir d’aimer. L’espoir d’être pardonné, s’il demande pardon, pas à Dieu seulement, mais à sa victime d’abord.

Ainsi pour les catholiques : le retour à l’absolution individuelle est commode quand on a pas le courage de confronter sa victime pour implorer SON pardon à elle ! D’abord. " Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse-là ton offrande et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens et alors présente ton offrande " (Matthieu 5,23-24). Qu’est-ce qui se passe dans notre Eglise qui ne permet plus d’absolution générale aux gens réunis pour se réconcilier ?

Un simple repas communautaire est indigeste si tu es en bisbille avec l’un ou l’autre des convives! L’amitié donne l’appétit ! Jésus est singulièrement présent parmi nous lorsque nous partageons le « Pain quotidien » autour d’une même table.

S’humaniser soi-même prend beaucoup de temps… surtout lorsqu’on se trouve dans des systèmes déshumanisants à l’apparence sécurisante…et tentante ! Discerner les signes des temps nous invite à l’humilité, à la simplicité. Nous mettons notre confiance en Dieu et en notre prochain du mieux que nous pouvons. « La vertu dont nous avons le plus besoin est l’espoir, répète mon ami Albert Nolan. Nous devons apprendre à espérer, être pleins d'espoir en nous-mêmes, en nos sœurs et frères humains. »

Prière : merci Yeshuah de notre tête-à tête, empreint des pulsations heureuses et douloureuses de l’actualité de notre société qui aspire à la Vie. Merci ! De notre Eglise en manque de Ta VIE. De Ta tendresse. De Ton audace. Pardon !
Je ne peux pas être spectatrice de ce qui se passe dans notremonde ; les bonheurs et les malheurs des humains me concernent et m’engagent … c’est le buisson ardent qui pousse à l’action, à communiquer, à voter juste le 8 février…



mercredi, janvier 21, 2009
 

Permettez une dernière réflexion qui est aussi une prière.

Leadership : Serait-ce un mot anglo saxon dans un contexte anglo-saxon ? J’ai entendu ce mot en Angleterre, il y a bien longtemps et, comme en Afrique du Sud les écoliers/étudiants chantaient « Follow the leader » en pensant à un homme, une femme qui voit loin, qui voit mieux, et qui répond, articule, des essais de réponse à nos questions, nos besoins, de réflexion, d’action surtout, c’est selon. Il doit être, avec tous, un « acteur du changement ». Nous exerçons une loyauté critique envers un leader choisi. Il doit rendre compte de son leadership et nous devons pouvoir nous identifier avec son compte rendu. Evaluer et proposer, planifier la suite. Ensemble.

Un leader comme ça ???



Ou comme ceci...où se trouve-t-il à l'intérieur du groupe?



C’était l’art de Mandela. Son charisme porteur d’espoir. Travailler et lutter ensemble afin d’avancer « vers le plus grand bien pour le plus grand nombre ». Il me semble que c’est ça, le bien commun et, en terme de foi en l’homme et en Dieu, c’est sa la volonté du Créateur.

A l’adresse d’Obama, de son équipe, du peuple américain, le sage Mandela de conclure aujourd’hui même : « nous les Sud-africains, partageons l’exaltation et la fierté du peuple kenyan qui vit naître votre père ! Vous bénéficierez toujours de notre affection, comme un jeune homme qui a osé rêver et qui a poursuivi son rêve", conclut-il.


Et je me permets de citer :
« Car l’œuvre du grand homme exerce en eux et sur eux un pouvoir auquel ils ne peuvent pas résister, même s’ils le considèrent comme un pouvoir extérieur et étranger, même s’il va à l’encontre de ce qu’ils croient être leur volonté. Car l’Esprit en marche vers une nouvelle forme est l’âme interne de tous les individus ; il est leur intériorité inconsciente, que les grands hommes porteront à la conscience. Leur œuvre est donc ce que visait la véritable volonté des autres ; c’est pourquoi elle exerce sur eux un pouvoir qu’ils acceptent malgré les réticences de leur volonté consciente : s’ils suivent ces conducteurs d’âmes, c’est parce qu’ils y sentent la puissance irrésistible de leur propre esprit intérieur venant à leur rencontre.
Si, allant plus loin, nous jetons un regard sur la destinée de ces individus historiques, nous voyons qu’ils ont eu le bonheur d’être les agents d’un but qui constitue une étape dans la marche progressive de l’Esprit universel ».
Friedrich Hegel, La Raison dans l’histoire (1830), traduction K. Papaioannou, Plon 1965.




mardi, janvier 20, 2009
 
Ce petit frisson




Ce petit frisson de bonheur, vous connaissez?

C’est comme un frémissement de tendresse qui envahit la plante des pieds et les jambes, l’épine dorsale, traverse la nuque jusqu’au cerveau, s’illumine le visage alors que le cœur fait « boum » avec Charles Trenet : « Boum Quand notre cœur fait Boum Tout avec lui dit Boum Et c'est l'amour qui s'éveille. »
Léger tout ça ? Peut-être. Tant mieux.

Au cours de ma longue vie j’ai connu des petits frissons de bonheur comme ça. Des ravissements d’adoration joyeuse. Le temps n’existe plus …pour une fraction de seconde ! Ce petit frisson de bonheur, c’est comme le sourire d’une attente, d’une rencontre…! Bien plus, c’est une lumière confiante, une flamme qui jaillit des cendres vaincues par la Foi en l’Esprit de Jésus. En la VIE !

Oui, ce matin je me suis réveillée en souriant. Je crois même m’être endormie la veille en souriant… qu’est-ce qui se passait ?

Je crois que Jésus jette un regard, un sourire de tendresse sur notre espèce humaine. Une vigueur, une ferveur, une force renouvelées pour « vivre pleinement. »

Barack Obama, un homme courageux. Le rêve de Martin Luther King. A l’échelle nationale d’abord, et au-delà, « avançons la main dans la main sur le long chemin de la Liberté. »

Je prie avec et pour la famille Obama, pour les Américains, pour la famille humaine. Les souhaits de notre Mandela sont les miens : “ Votre victoire a démontré que personne, partout dans le monde, ne devrait avoir peur de rêver de changer le monde pour le rendre meilleur, je vous souhaite force et courage pour relever les défis des années à venir. »

Ce petit frisson de bonheur : c’est une prière d’espérance dépouillée d’illusions. Elle n’en est que plus intense ! Et je souhaite qu’elle envahisse les cœurs de tous les blogueurs !



 
Pour un monde meilleur (du 20/01/2009 à 20:01 Reuters)



Nelson Mandela, icône du combat anti-apartheid en Afrique du Sud, a fait l'éloge du nouveau président américain Barack Obama, présenté comme "une voix nouvelle porteuse pour l'espoir" dans le monde.
Dans une lettre remise au 44e président des Etats-Unis avant la cérémonie d'investiture, le premier président de l'"Afrique du Sud "arc-en-ciel", aujourd'hui retiré de la vie politique, a félicité Obama pour ce "moment vraiment historique" et établi un parallèle avec la transition de son pays vers la démocratie.
"Aujourd'hui nous reviennent en mémoire, d'une certaine façon, l'excitation et l'enthousiasme que notre pays a connus lors de sa transition vers la démocratie", écrit l'ancien plus illustre détenu politique de la planète dans sa missive publiée mardi.
"Les gens, non seulement en Afrique du Sud mais dans le monde entier, ont cru que grâce aux efforts conjoints des hommes, l'injustice peut être vaincue et que tous peuvent connaître une vie meilleure".
"M. le président, vous symbolisez une voix nouvelle porteuse d'espoir afin que ces problèmes puissent être réglés et que vous puissiez en fait changer la planète pour en faire un monde meilleur", ajoute Nelson Mandela, qui conclut en évoquant les racines africaines de Barack Obama, dont le père était kényan.
"Vous aurez toujours notre affection en tant que jeune homme qui a osé avoir un rêve et mener à bien ce rêve. Tous nos voeux de succès vous accompagnent".

Rebecca Harrison, version française Jean-Loup Fiévet

http://www.lepoint.fr/actualites-monde/mandela-voit-en-obama-une-voix-nouvelle-porteuse-d-espoir/924/0/308836



dimanche, janvier 18, 2009
 
Conduis-moi



Conduis-moi, douce lumière
à travers les ténèbres qui m'encerclent
conduis-moi, toi toujours plus avant!

Garde mes pas. Je ne demande pas de voir déjà
Ce qu'on doit voir là-bas
Un seul pas à la fois, c'est bien assez pour moi!

Conduis-moi, toi, toujours plus avant
Si longuement ta puissance (ton AMOUR) m'a béni
Sûrement elle saura encore me conduire
Toujours plus avant
Par la lande et le marécage
Sur le rocher abrupte et le flot du torrent
Jusqu'à ce que la nuit s'en soit allée
Conduis-moi, douce lumière, conduis-moi toujours plus avant
John Henry Newman


Beaucoup de choses peuvent attendre
Pas l'enfant
Là, maintenant, ses os se forment
Son sang se fabrique
Ses sens s'épanouissent
A lui on ne peut pas dire demain
Son nom est aujourd'hui

(Gabriela Mistral)



samedi, janvier 17, 2009
 


Jésus annonçait le royaume
Défi, suite

Anne-Marie et Michel ont bien voulu contribuer au DEFI, texte posté le 13.01.09 dans mon blog. Merci beaucoup. Leurs remarques constructives m’encouragent à poursuivre la réflexion dans le billet qui suit :

Anne-Marie envoie l’adresse : http://blog.beliefnet.com/conversationswithgod/2009/01/what-you-can-do-about-war.htm (Anglais et ma traduction libre))

Marianne Williamson réfléchit et questionne : «Que faire face à Gaza ? »

« Penser que les besoins des peuples israéliens et palestiniens sont différents, d’où la nécessaire séparation, est un mensonge. Tous ont le même Créateur et un avenir commun. »
Comment méditer, comment prier ? Nous ne prions jamais seul à seul avec Dieu. Les humains, la nature et nous, sommes un en notre Créateur qui appelle chacun son nom. « Le Seigneur m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère, il a prononcé mon nom » (Isaïe, 49, 1 Il aime chacun, personnellement.

« Face à Gaza, soyons des « activistes spirituels » dit Marianne Williamson. C’est-à-dire, notre pensée, nos sentiments sont prégnants du cri des victimes. Ce cri vient du cœur de Dieu. Jésus l’articule.
C’est le cri de l’enfant, du vieillard, du soldat tués par des bombes, des missiles. C’est le cri des vaincus.
Des innocents. Dieu n’a, apparemment pas entendu le cri des opprimés. Alors que l’Exode nous dit qu’il l’a fait, du temps de l’oppression égyptienne !

Que signifie la lutte pour le règne de Dieu dans la justice et la paix ? Marianne dit que « l’intensité de la prise de conscience humaine, (human consciousness) individuelle et ou collective, devient la base d’une transformation des conditions du monde. »

Comme je le comprends, « les conditions du monde » sont le contenu des
systèmes socio-économiques, religieux, culturels. Mondialisés. Le fruit en est la fragmentation de notre petite planète d’une part, l’injustice, la lutte pour la terre, pour la survie des affamés, et d’autre part, les guerres généralisées pour maintenir les systèmes, les « Puissances et les Dominations .» Le perfectionnement pervers et la prolifération des armes à l’échelle mondiale sont, je crois les premières choses à éliminer. La jeunesse en est consciente. « Bread not bombs ! » La JOC, la JEC et la JAC étaient, à l’origine, guidées et motivées par ce but !

La note de Michel au sujet de l’Eglise : « Pourtant l ' Eglise a fait un grand effort missionnaire pour être dans le monde : JOC , JAC , JEC , la CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) promeut construit la solidarité et la prise de conscience, elle stimule une spiritualité de la solidarité dit Mgr Housset. » Actuellement elle appelle à une aide d’urgence pour les victimes de Gaza. (http://www.ccfd.asso.fr/).
Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) créée par un jeune prêtre belge, l'abbé Cardijn en Belgique (1925) puis en France (1927).
Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) créée en 1930.

En Afrique du sud, je peux témoigner de l’héroïque engagement de la jeunesse étudiante et ouvrière chrétiennes, soit YCS et YCW. Issus de contextes économiquement et parfois racialement séparés, la foi des jeunes (des deux sexes) les a rassemblés dans une prise de conscience commune, pour une action concertée, parfois au prix de leur vie, et pour un avenir commun ! Ces jeunes m’ont appris à voir, à évaluer, à agir en commun. Ils m’ont appris à prier à partir de la réalité de vie.

Si les pauvres et les opprimés m’ont évangélisée durant ma vie missionnaire, je peux dire que la jeunesse (chrétienne ou non) m’a, sans exclure personne, montré le chemin vers l’actualisation lente et laborieuse du royaume de Dieu qui défie, encore une fois, ce qu’a écrit jadis Alfred Loisy. Je peux même dire, car je l’ai vu, que même des sections de l’Eglise hiérarchique catholique et des multiples Eglises s’étaient, en partie, converties aux valeurs du règne de Dieu.

Oui, notre prise de conscience doit prendre de la hauteur, et surtout, de la profondeur. Si mon Eglise (nos Eglises) avaient une solution pour « faire la Justice », en son sein et au-delà, cela se saurait. Cela se verrait. (Justice must be seen to be done !) Il faut voir que la justice est réalisée!



« Prier ne suffit pas, des actions concrètes venant du cœur de chacun peuvent devenir ce « Milieu du Monde où les fleuves charriant nos différences se rencontrent pour transformer un chaudron de haine en un océan d’amour. »

(Ce texte tente de partager une réaction aux commentaires de Anne-Marie et de Michel dans le blog Katutura 24 heures. cm)



mardi, janvier 13, 2009
 
Défi




« Jésus annonçait le royaume et c’est l’Eglise qui est venue » Alfred Loisy.
On trouve cette phrase dans un petit livre publié en 1902 : L'Évangile et l'Église.
L’auteur fut excommunié, sous le règne de Pie X, en 1907.

Cette constatation, ou cette critique du théologien A. Loisy, n’avait d’autre motivation que d’annoncer l’Evangile de Jésus dans le contexte d’un monde qui est sujet de son Histoire. »

“Loisy annonçait un catholicisme moderne, et c’est l’excommunication qui est venue.” (http://www.theolib.com/loisy.html)


Au journal de la RSR1ère, en avril 2007, Urs Gfeller réfléchissait sur le règne de Benoît XVI. Ce denier aurait:
« Manqué son rendez-vous avec l’histoire ».

Deux années plus tard, ce matin même, Urs Gfeller persiste et signe en disant, entre autre :
« On chercherait, en vain, dans cette charge d’un autre âge, la moindre ouverture aux temps modernes. Comme si Benoît XVI n’avait pas quitté ses anciens habits de préfet pour la congrégation de la foi. On est loin, très loin, de ce pape fédérateur des différences dont beaucoup attendaient l’avènement après la disparition de Jean-Paul 2 ».


Même si ce n’est pas de gaîté de cœur, je suis obligée d’être d’accord avec ce que le journaliste a le courage de dire en 2007 et en 2009. Mais les catholiques sont aussi obligés de « faire avec », comme on dit. Qu’est que cela implique ?

  • · Se taire et faire comme si on était d’accord ?
  • · Dire Oui et Non comme les diplomates?
  • · Dire « Urs Gfeller a raison » Après tout, Loisy n’avait pas tord. Il fut excommunié parce qu’il a eu le courage de dire ce qu’il pensait ayant longtemps et mûrement réfléchi !

Jésus Notre Seigneur ne caressait pas la Synagogue institutionnelle dans le sens du poil ! Mais c’était quand même sa « patrie spirituelle ». Il s'y rendait le jour du Sabbath. Pourquoi ne pas s’en référer à Lui ? Que dirait-il à la RSR1ère aujourd’hui ? Que dirait-il au Vatican?

Il arrive que des Papes écoutent les voix prophétiques:

  • Sainte Catherine de Sienne a confronté le pape Grégoire XI à Avignon afin de le ramener dans son diocèse, à Rome ! Il y revint !
  • Plus proche de nous, Dorothy Day, journaliste américaine fondatrice du Journal « Catholic Worker ». Elle a exposé les system’s faiseurs de pauvres, de chômeurs, d’affamés et de SDF ! Elle a pris Jésus au sérieux.
  • Thomas Merton idem ! Américain. Il est d’abord moine à Gethsémani. Mais le confort et la sécurité relatives des murs du monastère ne peuvent lui cacher ceux « qui vivent hors les murs ». Fortifié par son expérience monastique, il quitte les murs à la rencontre des gens. Sa voix prophétique nous inspire aujourd’hui. Dorothy et Thomas dérangent d’abord l’Eglise institutionnelle afin d’annoncer le Royaume de Jésus, ou plutôt, son amour, son règne. Puis elle écoute. Même avec un froncement de sourcils.
Mais il y en a d'autres: Pas nécessairement chrétiens qui défient, à leur manière la critique de Loisy en montrant par leur vie, leur plume que le règne de Dieu est une douloureuse réalité d’autant plus lumineuse qu’elle est cachée dans les rencontres nocturnes… et au plus profond de nos cœurs et des réalités!




dimanche, janvier 11, 2009
 
Méditation dominicale : Espérer

La différence entre:

· lire l’actualité dans les journaux
· écouter l’actualité à la radio
· voir l’actualité à la télé
· la vivre sur place

Exemple :



La maison de nos consœurs bombardée la veille de Noël 2008

Quand cela nous touche de près !

La veille de Noël, l’Armée aérienne du Sri Lanka ( SLAF) a bombardé, entre autres cibles, la maison de nos Sœurs : Holy Cross Convent, située à Parathan Mullaiththevu Road, à 600 mètres de distance de la jonction à environ 10 : 30 p.m. aux environs de 10:30 p.m..
Voici ce qui reste du couvent des Sœurs, cette maison était marquée du signe de la Croix Rouge. Les Sœurs engagées dans les secteurs ambulatoires de la santé n’étaient pas encore de retour dans la maison.

http://videos.desishock.net/503193/Sri-Lanka-Air-Force-attacks-convent-in-Vanni,-deploys-cluster-bombs

Cette vidéo montre des séquences des dégâts de ce bombardement (bombes à sous munitions) avec explications en français. Statue de Marie décapitée à l’entrée de la maison ; un parachute contenant encore des bombes à sous munitions ainsi que des pamphlets de propagande. L’église des environs a aussi été endommagée. Les habitants ont fui 85 têtes de bétail ont été fauchées. Le lien ci-dessous offre une actualité détaillée, malheureusement, en anglais.

http://tamilweek.com/news-features/feed/atom/

Méditation dominicale :

Nelson Mandela a écrit : « Mon père était un prêtre officieux …qui n’avait pas besoin d’être ordonné parce que la religion traditionnelle du Xhosa est caractérisée par une intégrité cosmique - il y a peu de distinction entre le sacré et le séculaire, entre le normal et le surnaturel. »

Alors comment prier face à la réalité ?

Un théologien bien connu nous dit : « C'est en ces lieux de calvaire que l'on peut rencontrer Dieu et découvrir un nouveau monde d'espérance... Dès lors nous devons oser voir ce qui est sous nos yeux, nous devons croire que c'est lorsque Dieu semble le plus loin et quand les êtres humains sont tentés par le désespoir que la théologie doit intervenir. » (T. Radcliffe: La source vive de l'espérance, étude et annonce de la Bonne Nouvelle, 1996).

Ma prière est donc inductive, en d’autres termes, elle est enracinée dans le vécu ressenti, ici, dans cette communauté et au-delà, un vécu lié et solidaire de celui de la terre, du cosmos ; cette réalité distille une espèce de contemplation et nourrit ma Foi au Créateur, en l’homme, en moi-même. Si je suis tentée par un vide d’espérance, j’essaie de donner du temps à Dieu et à cette étonnante « petite fille l’Espérance » pour qu’elle revienne ! Je sais qu’elle couve sous les cendres de nos vies comme une étincelle prête à jaillir. La vie.

De Jacques Prévert :

« Avec des craies de toutes les couleurs

Sur le tableau noir du malheur
Il (le petit écolier) dessine le visage du bonheur.»





jeudi, janvier 08, 2009
 


Se réfugier dans la prière et la contemplation ?

On aimerait se boucher les yeux, les oreilles, la bouche, oublier le monde tel qu’il est, par exemple au pays de Jésus dont l’Occident chrétien vient de fêter la naissance à Bethléem en Cisjordanie qui constitue avec la bande de Gaza, la Palestine. Sa terre natale. Se réfugier dans la prière et la contemplation, dire à Dieu ce qu’Il devrait faire : « Guider les autorités dans leurs prises de décision par exemple les autorités politiques, militaires, celles d’Israël, des USA. Où est le Dieu d’Israël dans cette réalité ?

Selon le quotidien israélien « Haaretz » : « La préparation de l’actuelle opération militaire a commencé il y a déjà longtemps et la collecte 0d’informations nécessaires pour son lancement a commencé il y a six mois. » http://www.haaretz.com/hasen/spages/1053404.html

« Le “facteur américain” poussait lui aussi la vice-premier ministre, ainsi que le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barack, à se dépêcher “d’ouvrir le front” et de lancer une guerre victorieuse contre le Hamas. Et Israël est passé à l'offensive moins d'un mois avant la fin de la présidence Bush qui donne à Israël le feu vert pour poursuivre son offensive. » Avec les conséquences de cette agression sauvage superficiellement rapportées par les médias selon leurs possibilités. Cela nous fait frémir !

Obama aurait expressément signifié qu'à partir du 20 janvier « Les règles de l'implication américaine dans la région allaient changer ». Bien faible consolation pour les Gazaouis ! http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=93278

Lors qu’il quitte la Maison Blanche la main ensanglantée de Bush va serrer la main d’Obama et lui souhaiter bonne chance! (Bushes’ blood dripping hand will shake that of Obama and wish him Good Luck!) Et « La diplomatie et la guerre de Gaza, le ballet des hypocrites va poursuivre sa danse macabre et les cris des victimes arriveront jusqu’à nous par les écrans souvent biaisés et les colonnes de nos journaux par agences de presse interposées. Voir l’excellent article de Pierre Haski, (connu chez nous) à l’adresse : http://www.france-palestine.org/article10795.html

Pour comprendre un peu mieux, on peut se référer à : «Où sont les vraies causes de la permanence du conflit en Palestine ? »
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=49634

J’écoutais hier à 16h30, Steve Sackur interviewer à la BBC M. Ron Prosor, ambassadeur d’Israël à Londres. Prosor a été amené à admettre que l’opération militaire à Gaza avait été soigneusement préparée, non seulement l’attaque militaire mais également l’offensive diplomatique. Prosor déclare « Israël fait ce que toute nation menacée de terrorisme ferait ». Puis il laisse tombé ces paroles : « En plus de neutraliser le Hamas, nous voulons empêcher le trafic d’armes avec « les pays voisins ». Il nomme l’Iran.
Voir : http://news.bbc.co.uk/1/hi/programmes/hardtalk/7815400.stm

Pourquoi ces quelques lignes ci-dessus alors que des experts en journalisme nous informent consciencieusement ? Parce que Jésus m’intéresse et que je l’aime. L’Occident chrétien vient de célébrer sa naissance, mais nous sommes concernés par, et engagés dans son vécu AUJOURD’HUI, dans son pays natal et au-delà ! Nous, c’est-à-dire des centaines de milliers, des millions de personnes de la même espèce humaine !
Que pense-t-il, Jésus ? A-t-il changé d’idée, changé de camp depuis qu’il a déclaré : dans Matthieu 25 : 31-46 : «J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !' Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?' Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »

Et encore Matthieu 26 :51
« Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. »

Jésus refuse l'intervention et l'aide militaire de ses adeptes dont certains sont pourtant d'anciens zélotes ayant l'expérience de la résistance violente contre l'ennemi et ses collaborateurs: " C'est assez! Ça suffit ! Vos épées me sont odieuses et nuisibles à ma cause ! Arrêtez!!"

Voilà ce qui nourrit ma contemplation. Pour quelle action ?



mardi, janvier 06, 2009
 


Une autre semaine de morts et de misères
Pendant que le monde regarde ailleurs

L’Epiphanie dans la sainte liturgie : faire le lien entre là et ici, entre « en ce temps-là et maintenant ». Un défi.

Hier, dimanche, je suis allée « à la Messe », comme on dit. La liturgie de l’épiphanie : les mages, l’or, l’encens, la myrrhe, tout cela est placé dans la « crèche auprès du bébé Yeshuah » qui disparaît derrière les personnages et leurs cadeaux et dans la fumée grise de l’encensoir que le prêtre balance de gauche à droite, de bas en haut en terminant avec quelques envolées circulaires avant de reprendre sa position perpendiculaire, oscillant et fumeux. Je tousse, nous toussons, le petit Jésus est en pierre, Lui, il ne peut pas tousser.
Mais qu’en pense-t-il ? Ce n’est qu’une question. La réponse, c’est quoi ?

Le service religieux soigneusement préparé se déroule sans faute. Le prêtre, tout entier à sa fonction et avec beaucoup de recueillement, lit l’évangile du jour (Matthieu 2,1-12) et il en donne un commentaire bien préparé… à un moment – que j’attendais – le prédicateur fait le lien, enfin (!) Oui, il lie le présent sanglant de Gaza à la visite de ces éminences à dos de chameaux. C’est précisément dans cette région où la guerre tue en ce moment-ci, que Yeshuah a vu le jour en ce temps-là ! …Comment fête-t-on l’anniversaire du divin Enfant, l’Enfant abattu en ce moment-même ? Aujourd’hui ? Qui sont les visiteurs de marque? Quels sont les cadeaux ? … Les cadeaux : des balles, des boulets, des tanks, des obus, des rockets, des soldats ? Oh ! Pas de Gardes suisses pour le protéger, non, mais des soldats à l’attaque et qui sèment la terreur en plein cœur de Gaza ! Pas d’eau, pas de pain, pas d’étoile. Aucun ange envoyé de Dieu et qui vous fait rêver d’un autre chemin à prendre pour éviter « Hérode » et retrouver un monde meilleur !
Jésus aujourd’hui meurt en direct le jour de son anniversaire … dans son pays natal !

Dans l’après-midi d’hier dimanche également, comme chaque semaine à la même heure, un mail me parvient de Frère Louis, mon ami franciscain qui vit à Bethléem. Il me transmet des fragments ensanglantés du carnage qui l’entoure, résumé en un mot : l’enfer.



vendredi, janvier 02, 2009
 
Helen Suzman : repose en Paix !
'Hamba khahle' 'go safely'! Porte-toi bien!




Sa longue marche terminée, Helen Suzman est arrivée « at Home » à la maison ! Hors espace temps.
Née le 7 novembre 1917 à Germiston (sud-est de Johannesburg) de deux immigrés juifs venus de Lituanie, Helen Gavronsky était devenue Mme Suzman en épousant un médecin en 1937, avec lequel elle a eu deux filles. Enfant elle a fréquenté l’école catholique pour Blancs à Parktown, Johannesburg.
Elle étudia l’histoire, l’économie politique. Son combat politique débuta parallèlement à l'instauration du système raciste d'apartheid par le Parti National (NP) après son accession au pouvoir en 1948.

Se sentir solidaire des « non-blancs » en tant qu’écolière blanche, dans une école européenne sophistiquée signifiait, ipso facto, être montrée du doigt. Elle le fut.
Ses parents juifs, et plus tard son mari furent eux, tolérants et solidaires de son combat à elle. Un choix qui a son prix :
L’attitude hostile des « moutons blancs » envers le « mouton rouge » fortifie et libère toute personne combattant l’injustice raciale. C’est vrai, mais c’est aussi être taxé « rouge, communiste, athée. »

Certaines personnes en ont fait une mini expérience chez nous en Suisse. Ainsi, je trouvais frappant la ressemblance entre le vocabulaire, les images, l’arrogance de l’UDC blochérienne d’une part, et l’apartheid, sa stratégie, ses tactiques « nazies » d’autre part.



Suzman commença à militer à une époque où une infime minorité de blancs sud-africains dénonçait l’Apartheid. Elle fut membre du Parti fédéral progressiste, une petite formation libérale, de 1953 jusqu'à 1989. Elle a essuyé les quolibets, les insultes de ses pairs politiciens blancs qui lui lançaient "Rentre à Moscou" et "Rentre en Israël"! Même l'ancien Premier ministre de l'apartheid Pieter Wilhelm Botha a publiquement qualifié Helen Suzman de «petit chat vicieux .» (Elle avait un physique frêle et élégant) Conséquence pour Helen : elle accueillit dans sa maison nombre de petits chats de gouttière.

Elle a visité à plusieurs reprises Nelson Mandela au bagne de Robben Island, au large du Cap. "C'était à la fois étrange et merveilleux de voir cette femme courageuse pénétrer dans nos cellules et se promener avec nous dans la cour des prisons. Elle fût la première et unique femme – politicienne européenne - à faire l'honneur de sa venue dans nos cellules". Quel encouragement pour Mandela et ses camarades !

Aucune femme européenne n’a plus courageusement et efficacement contribué à l’abolition de l’apartheid que cette noble Dame, décédée hier, le 1er janvier 2009. Elle sera inhumée dimanche, le 4 janvier.
A l’heure qu’il est : Suzman est restée fidèle à elle-même jusqu’au bout. Elle a critiqué le nouveau régime et a demandé « un renforcement de l’opposition dans une démocratie en construction. »

Même âgée, Helen Suzman a continué de critiquer le président Thabo Mbeki (actuellement limogé) pour ses non-prises de position sur le fléau du sida, qui a déjà coûté la vie à presque 2 millions de personnes, ainsi que pour son soutien tacite de Mugabe au Zimbabwe.

Interrogée sur son attitude critique par rapport au nouveau régime à l'occasion de ses 90 ans, la "vieille dame indigne" a déclaré : "Je m'en fiche. Ce que je dis est la vérité". Et d'ajouter: « Je ne m'intéresse pas à ceux qui me critiquent, mais à ce qui se passe dans le pays ». (afp/chds).

Helen Suzman, tu contemples, d’un point de vue dont nous sommes encore privés, ce qui se passe dans le pays, en Afrique, en Suisse. Tu vois le passé et l’avenir de notre monde à partir de l’éternel présent. Merci de ta vie courageuse !



jeudi, janvier 01, 2009
 
Un petit message de Bonne Année 2009 à tous les amis qui passeraient par hasard sous le regard de cette enfant



Quelles seront les motivations, les pensées des blogueurs, nous qui avons le privilège et la responsabilité de nous enrichir les uns les autres de nos différences et ceci, au-delà de toutes frontières.

La sève monte des racines et je me sens partenaire des « Grassroots » Peut-être à tord, mais c’est comme ça.

Il me semble qu’il existe une écologie de la « pensée et de la réflexion » ; partager nos pensées est une responsabilité partagée qu’aucune espèce de dogme, d’idéologie, de croyance n’a le droit de bloquer ; ceci ne signifie nullement qu’on ne peut la mettre en question ! C’est, je crois sans en être sûre, que c’est dans l’échange libre de nos expériences, de nos réflexions de l’expression toujours difficile de nos pensées que la vraie PENSEE, celle qui est le don de l’origine avance, naît et renaît. En complicité, en connivence amoureuse avec Jésus aujourd’hui.