KATUTURA


lundi, mars 30, 2009
 
Vincent van Gogh est né le 30 mars 1853




Vincent Van Gogh, le grand artiste est né le 30 mars 1853. Il a dit: « aimer Dieu c'est aimer les choses, aimer les choses » Il aimait Dieu qu'il voyait partout. De l'abîme de ses désespoirs, émergeaient ses oeuvres! Il a eu faim et était marginalisé par ses parents. Mais son frère lui fut fidèle et nous trouvons la pensée de Van Gogh dans les nombreuses lettres écrites à son frère.

Au mur de ma chambre, à côté de Jésus au désert, se trouve la mer à Saintes-Maries. Une mer agitée et des barques à voile qui voguent vers l'horizon pour être unies à ce ciel qui semble être l'envers de la terre et de la mer! Cela m'apaise.






Je remercie Dieu pour tous les artistes connus et non connus, des prophètes pas toujours appréciés dans leur pays, comme Jésus, jusqu'après leur mort. On chante ensuite des louanges à leurs travaux en oubliant, est-ce possible, les créateurs qui ont enfanté ces oeuvres dans la souffrance!



dimanche, mars 29, 2009
 
UNE VISITE BIENFAISANTE




Imaginez-vous qu’aujourd’hui, des amis sont arrivés tout fleuris, souriants et nous sommes partis partager quelques heures de vie, autour d'un repas, arrosé de vin italien délicieux mais surtout ensoleillé de nos expériences de vie. C’était à Crésuz que je ne connaissais pas du tout. C’était « Au vieux chalet » « Une charmante auberge de style rustique Gruérien offre le gîte et le couvert. La cuisine aux couleurs des produits du terroir et du marché est à déguster lové au coin de la cheminée ou en plein air sur la magnifique terrasse panoramique. Salles au cadre typique pour banquets, mariages et groupes. A proximité des bains de la Gruyère. Une charmante auberge de style rustique Gruérien offre le gîte et le couvert. »



Mais ce qui m’a enthousiasmée, davantage que « Le vieux Chalet » et que la Gruyère grandiose, ce sont les Latrines du Togo. Nous en avons parlé car mon amie a habité dans ce pays au peuple chaleureux et elle continue de s’engager, avec eux, eh ! Oui, à construire des latrines ! Nous qui avons des « toilettes WC » nous avons du mal à imaginer la valeur de latrines alors que, souvent, en Afrique du Sud aussi bien sûr ! Lorsque nous voyageons, nous devons, en vitesse, chercher un petit arbre pour aller faire ses besoins derrière. Et il ne faut pas oublier de mettre quelques feuilles de papier dans ses poches !

Le saviez-vous ?
42% de la population mondiale n’a pas de toilettes…
50 millions d’êtres humains meurent chaque année des suites de diarrhées et de mauvaises conditions d’hygiène.
Au Togo, un enfant sur six meurt avant l’âge de cinq ans.

Depuis 1991, Latrines Familiales au Togo construit des latrines à Sokodé, 97'000 habitants, deuxième ville du Togo.
www.latrinetogo.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=50 - 15k -

C’est clair que les gouvernements africains devraient s’occuper des besoins fondamentaux des habitants, en tout premier lieu. Ce qu’ils ne font pas. Donc partout où nous essayons d'aider les gens à se débrouiller avec leurs propres moyens, nous prenons conscience qu’il est nécessaire de se confronter aux autorités pour exiger d’elles (quelle audace) qu’elles agissent pour le bien commun. Et des latrines est un besoin commun. Pour tous

Cela semble un détail ? S’il n’y avait pas de water-closets dans le palais qui hébergera les participants au G20 à Londres… Ils mettraient peut-être la construction de sanitaires au top de l’agenda de travail. Je me trompe peut-être mais je pense que l’approche holistique est indispensable pour explorer des solutions à ce qu’on dit être « la crise » actuelle et mondiale. Et que ceux qui analysent et discutent notre avenir doivent avoir eu le dur privilège du vécu des pauvres, pour se faire une idée des priorités.

Merci beaucoup, chers amis du Jura, de cette rencontre en route vers l'avenir!



samedi, mars 28, 2009
 
J'ai mal à la tête



Avez-vous déjà eu mal à la tête? Elle est lourde, ça cogne, la vue, l'ouïe, le cœur entrent en conflit dans le crâne. Ce conflit casse la tête. Pas de médicaments. … Vous restez seul avec « ce mal ». Vous êtes ce mal! Identifier cette souffrance... s'en défaire? L’ignorer? Fuir? N'est-ce pas trahir sa destinée? Ce pourquoi on est né ? Je suis sûre que bien des personnes autour de moi, et plus loin font cette expérience. Il ne reste qu'une faible étincelle de survie sous ces cendres. Une étincelle que rien ne peut éteindre!
Un homme a fait cette expérience. C'est Jésus le nazaréen. Le Fils de l’Homme. Son comportement était insupportable pour le pouvoir religieux. Les Chefs veulent arriver à leur fin: liquider cette espèce de prophète. Harcèlement, complots, pièges. Menaces de mort. On connaît leurs manières de faire. Selon les évangiles du moins. Même si tout n’a pas été dit. Jésus endure.
Avons-nous déjà connu l'endurance quand les complots sont sur nos talons ? Nous refusons de les identifier, c’est trop désespérant, nous avons peur. Moi aussi.
Jésus avait peur. Il se donnait des « Pep talk »essayant de penser positivement comme on dit... jusqu'au moment où la « foule » l'entend dire: « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je? ... Père, délivre-moi de cette heure? ... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. Père, glorifie ton nom! (Jean 12:27) La foule qui était là et qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre ». Oui, Jésus dit ces choses, il s'en alla et se cacha loin d'eux »!!!
Il avait peur. Il tremblait comme une feuille. Ses pensées, ses sentiments le tourmentaient: il se connaissait, dès sa naissance il savait qu'il ne pouvait faire autrement que d'être fidèle à lui-même, aimer les opprimés, les exploités. Les étrangers, les orphelins … les mal-aimés. Pour lui, c'était faire le travail de Dieu. Il était fait pour ça comme un artiste, un écrivain est « fait pour ça, son oeuvre ». Mais hier comme aujourd'hui, les autorités et leurs systèmes ne pardonnent pas à celles et à ceux dont l'agir et le comportement les remettent en question.
Jésus avait l’instinct de survie « (il se cacha »)! La douleur de l'âme est physique et vice versa. « J'ai mal à la tête égale j'ai mal à l'âme » Jésus dit: « Mon âme est triste à en mourir ; demeurez ici et veillez..." (Marc 14:34). Il appelait ses amis au secours, ils vinrent un bout de chemin… et s'endormir.




Lorsque la douleur arrive au point de non-retour, tout le corps est envahi, il transpire, il peut suer du sang! Je me souviens d'une chère consœur et amie qui me disait en Afrique du sud lors d'un moment limite : « When the heart aches and the spirit bleed ». (Je ne peux traduire). C’était un peu ça.
Jésus n'aimait pas souffrir, il a eu peur de la mort. Même s'il savait que ce qui précéderait son arrestation, sa crucifixion, serait plus dur que l’exécution. Les condamnés des couloirs de la mort du Texas par exemple, souhaitent et parfois implorent la solution finale en tant que délivrance! Jésus avait la persévérance des humbles, des petits, de la graine qui porte des fruits à travers sa mort. Il a remis son âme entre les mains de son père. En aimant.
Rumi, le soufi mystique: « ll y eut aussi la Nuit du Destin (26 au 27 ramadan 610), nuit durant laquelle Mohammed passa, comme dans toutes les vocations mystiques, par une expérience de souffrance et de mort suivi d'une régénération. "Ce fut le surgissement de l'aube (falaq as-subh), dira la Tradition ».
Dans les lieux de culte, on va lire demain, ce que les évangélistes racontent des derniers jours de Jésus, de ses souffrances, de sa mort. Ce n'est pas un spectacle liturgique. C’est réel et actuel. C'est en direct aux quatre coins de la terre.
J'ai peur de la souffrance et de la mort. Je fais ce que je peux pour me protéger de la souffrance. Pour ce qui est de mourir, ce n'est pas une partie de plaisir, mais je crois que ce n'est pas le pire puisque l'aurore nous fait signe... une heure plus tôt que d'habitude demain matin, le 29 mars 2009.



 
Relations de Jésus avec les enfants et les femmes


Jésus aimait les enfants et les femmes de chez lui. Il les aime aujourd'hui chez nous. Cela ne veut pas dire qu'Il n'aime pas les hommes puisque son amour est inconditionnel. Mais cela veut dire qu'il veut montrer aux hommes comment se comporter envers les femmes et les enfants.
Il faut dire que la vie était et est encore une affaire d'hommes, à la synagogue, à l'Eglise et ailleurs.
En Palestine la femme est un danger et une source de péché pour l'homme! Les enfants n'ont aucun statut. Au grand scandale de ses contemporains, Jésus joue avec les enfants, il les prend sur ses genoux, il montre les petits enfants en exemple aux orgueilleux et dit: « qui est le plus grand dans la famille de Dieu, donc la famille humaine doit se convertir et ressembler à un enfant. »
Jésus « chemine en faisant du bien ». Il est toujours en route. Jésus est suivi sur les routes poussiéreuses de Galilée par un « petit groupe hétéroclite composé d'hommes mais aussi de femmes. Il vit avec elles, leur enseigne la Torah et en fait ses disciples. Les femmes, dont Marie-Madeleine, qui est la plus proche de lui, l'accompagneront jusqu'à la croix, puis au tombeau, alors que les hommes le trahissent et s'enfuient.
Qui était vraiment Jésus, et ces femmes, qui sont-elles ? Quelle est la nature des relations entre elles et ce «rabbi» de Nazareth ? Didier Long a enquêté sur ce mystère et montre que, sans ces femmes, le message de Jésus aurait tout simplement disparu, enfoui sous la poussière de l'histoire. Sans elles, nous aurions perdu notre mémoire. Nous avons du mal à nous imaginer aujourd'hui le scandale que fut, pour ses contemporains, le rabbi qui marchait avec des femmes sur les routes poussiéreuses de Galilée. Qui étaient-elles ? Certaines étaient riches, d'autres étaient de mauvaise vie, la plupart avaient été guéries au plus profond de leur corps par le Maître qu'elles chérissaient, aucune n'était accompagnée de son mari. Jésus partageait avec elles - à égalité avec tous ses disciples - sa vie, ses repas, ses prières, ses enseignements. Une relation égalitaire entre un homme et des femmes, tout simplement impensable dans le monde patriarcal méditerranéen du Ier siècle. Marie de Magdala, le «leader» de
ces femmes.




Ce livre tente de comprendre ce fait largement occulté par le christianisme, mais dont témoignent les Évangiles : le rabbi Jésus avait une relation très particulière avec ses compagnes. Il acceptait, ce qui était impossible selon les usages de l'époque, de se laisser toucher par des femmes «impures». On voit Jésus comme quelqu'un d'austère, tel Jean-Baptiste au désert... Mais non, « Jésus était complètement humain, tellement humain, dit le théologien Edward Schillebeeckx, qu'Il est Dieu! » Au cours d'un repas il accueille la « pécheresse au parfum», aux yeux de tous, face aux « gens bien » qui l'avaient invité... pour voir! »

Même si je n'adhère pas à tout ce qu'écrit Didier Long, le passage cité ci-dessus rejoint la pensée et les écrits d'Albert Nolan, op, dans « Jésus avant le Christianisme et Jesus Today ».

Les femmes dans la société, dans les religions, dans l'Eglise catholique aussi, ont un long chemin à faire pour se libérer et faire respecter leur dignité en tant que personne égale à l'homme. Il en est de même pour les Sœurs. Il faut être prêt (e) à payer le prix de cette lutte aux rapports de force inégale - puisque cela se passe au sein d'un système créé et géré par des hommes.

Mais nous cheminons. Jésus à eu l'audace de dire: « Je suis le chemin ».

" Suivez le chemin. Chantez en marchant. C'est ce que font les voyageurs pour alléger leur fardeau [...]. Chantez un chant nouveau. Ne laissez personne venir vous seriner les vieux refrains. Chantez les chansons d'amour de votre pays [...]. Comme chantent les voyageurs, et ils chantent souvent la nuit. Tous les bruits qu'ils entendent alentour sont effrayants. Mais ils chantent même quand ils ont peur des bandits. " (SAINT AUGUSTIN, Enarrationes in Psalmos, 66, 6.)





jeudi, mars 26, 2009
 
Aujourd'hui: une surprise

Quand tu te sens coincé en un lieu agréable mais fixe, tu es heureuse lorsqu'une une offre de promenade t'est offerte. Tu la saisis avec bonheur.
Nous sommes donc partis, quatre dans la voiture, mes deux consœurs, le prêtre chilien Rodriguo et moi, vers la Glâne et vers Romont. La campagne est brun-grisâtre, des patchs de restes de neige salie, rien de vert. Personne sur la route, des maisons campagnardes ou des résidences secondaires... aux portes et fenêtres closes, il fait encore froid bien sûr! Rien de très exotique vu de la vitre de la voiture. Rien d'exubérant. Des contours raccourcissent les kilomètres, c'est la Suisse si exiguë que tu as l'impression de sauter à pieds joints d'un petit village à l'autre... à force de s'habituer, je trouve que c'est varié et original après les pistes rectilignes, parfois dangereusement monotones de l'Afrique des steppes.
Soudain au détour d'un énième contour la tour d'un château: Romont en passant par le monastère cistercien de la Fille-dieu juste pour faire halte. Les sœurs flottent dans les plis d'une immense robe blanche, elles chantent les psaumes à 14heures. Liturgiquement cela se nomme « None ». Belle psalmodie, simple, humble priante. Au fond de cette église un vitrail d'un bleu fascinant, comme l'azur d'un ciel qui repose sur les vagues. C'est tout nouveau pour moi, cette découverte. On ne se dit ni bonjour ni au revoir. Les moniales cisterciennes de la stricte observance rentrent dans leur cloître la prière finie. Et nous sortons.
Mais quelques précisions sur « La Fille-dieu »: « Le monastère de Cisterciennes de La Fille-Dieu fut fondé en 1269 par trois jeunes femmes natives de la Glâne fribourgeoise: Juliette, Pernette et Cécile. L'Evêque de Lausanne rendit visite à ce monastère en 1268 et lui donna le nom de "Fille-dieu". En 1346, l'église fut dédicacée. En 1349, le monastère devint Abbaye. Le droit de combourgeoisie de Romont lui fut attribué en 1463. En 1536, Romont devint fribourgeoise et, dans la seconde moitié du 16ème s., Fribourg établit un Administrateur pour la gestion du couvent de La Fille-dieu. »

Je suis sûre que les sœurs moniales portent tout le bonheur et toute l'intolérable souffrance du monde dans leurs prières, sept fois par jour! Que quelqu'un les écoute ou pas importe peu. Dieu chante en elle et la musique de Dieu est faite d'un silence aussi profond que la mer! Et que leur âme communautaire sans doute.
C'est raide, la montée vers Romont: Rotundo-Monte, d'origine germanique si j'ai bien compris. Il y avait un Comte, donc un château. Le château et le Musée du vitrail. Le Musée: « Ses riches collections proposent un panorama, unique en Suisse, de l’art du vitrail et de la peinture sous-verre : un monde merveilleux de l’image, de la couleur, de la lumière et des reflets. Le château de Romont, sa magnifique cour intérieure et son orangerie, son aile savoyarde reliée par une passerelle en verre à son aile fribourgeoise, offre un écrin prestigieux pour découvrir des oeuvres du Moyen Age au 21e siècle ».

Que c'est mystérieux et merveilleux, l'art du verre: des vitraux qui permettent de respirer l'âme d'une autre époque, d'autres pays (européens) à travers le Moyen-âge … si proche du nôtre. J'imagine mieux le contexte de la belle histoire d'Héloïse et d'Abélard! Et leur problème d'un amour impossible. Bref! Nous allons d'un trésor à l'autre et chaque oeuvre d'art représente quelqu'un: une main d'artiste, l'artiste, son rêve, sa solitude, son impossible persévérance pour faire ce qui est beau, sachant qu'il y aura une faille... une finitude! Comme notre Créateur je pense. Pour moi l'abondance d'images à voir me fatigue et je m'éloigne tranquillement pour arriver vers la sortie, garnie de "l'arbre de Pâques" ou pendent des œufs – de Pâques - en verre soufflé, légèrement argentés et transparents... on y verrait un poussin...je rêve à l'oeuf et au poussin de notre conjoncture planétaire.
Sur la route vers Bulle, je digère les découvertes de cette Glâne fribourgeoise, de sa piété, de son art, de ses donjons et des vestiges du Moyen-age proche, si proche du nôtre si on regarde à la loupe.




mercredi, mars 25, 2009
 
Quand arriverons-nous à comprendre le jeu chinois globalisé? À réfléchir sérieusement, et à agir?

AFRIQUE DU SUD

Conférence pour la Paix, oui ou non?



Ce vendredi 26 mars 2009, la Conférence pour la Paix devrait s'ouvrir à Johannesbourg. Mais non, le gouvernement de notre Peuple «Arc-en-Ciel » refuse la visite d'un homme de Paix, le Dalai Lama, prix Nobel de la paix en 1989. Une honte pour tous les Sud-africains! A moins de renverser cette décision insensée!
Selon les médias:
Le porte-parole du gouvernement d'Afrique du Sud annonce le refus d'un visa « dans l'intérêt général » à la Conférence pour la Paix qui devrait débuter demain à Johannesbourg. Desmond Tutu, F.W. De Klerk l'avaient invité à parler du sport comme instrument de paix.

Les autorités sud-africaines donnent priorité « aux avantages de bonnes relations bilatérales avec la Chine ».. (mon interprétation du Mail and Guardian Online d'aujourd'hui). Seule, en tant que membre du gouvernement, Barbara Hogan, ministre de la santé, a déclaré que ce refus d'un visa au Dalai Lama est « l'exemple d'un gouvernement qui se moque des Droits humains et que ceci exige des excuses ». Réponse des autorités sud-africaines: «the matter is closed!" »

Pleure Oh! Pays bien-aimé! La lutte continue!

Selon le Journal The Post, D. Tutu, F.W. De Klerk et Mandela boyboycotterons la Conférence si le gouvernement ne change pas de décision. Thembo Masko affirme que le Gouvernement ne reviendra pas sur sa décision. Le Dalai Lama est « banni » du pays Arc-en-ciel jusqu'après les jeux 2010!

Répétition: le refus est motivé par les échanges commerciaux (y compris le trafic d'armes) entre les deux pays estimés à des milliards de dollars.
Le gouvernement sud-africain courbe l'échine et le peuple se tait! La Chine avait demandé officiellement, une fois de plus, à ce que personne ne donne le moindre espace au "dangereux-Dalaï-lama-qui-veut-envahir-la-Chine"!!!
Mon billet dans le blog Katutura du dimanche, 22 juin 2008, parle déjà des Chinois, juste après qu'ils aient demandé et obtenu du gouvernement Mbeki d'être classifiés Noirs! La colonisation recommence et avance lestement! Pas blanche cette fois!
La Conférence pour la Paix d'abord été repoussée. Puis, sans palabre, Irvin Khoza, président de la conférence l'a reportée sine-die. Point. Plus de conférence, c'est fini ! Fini le "football contre le racisme et la xénophobie", un débat certainement important en Afrique du Sud, pays symbole de l'apartheid, aboli dans ce pays même il y a moins de 20 ans !
Pour en savoir plus:
« Heureux comme un Chnois en Afrique du Sud » in

http://fiammettavenner.wordpress.com/2008/07/30/heureux-comme-un-chinois-en-afrique-du-sud/

Et voivi ce q'en pense Tony Jackman dans son blog:

http://www.thoughtleader.co.za/tonyjackman/2009/03/24/saffron-robes-and-sackcloth/

Mais attendons pour voir! Pas Godo, mais un sursaut de fierté quand même!



mardi, mars 24, 2009
 
Le mardi 24 mars

Aujourd'hui, je pense avec reconnaissance à deux hommes:

http://blogcjs.wordpress.com/tag/oscar-romero/


Oscar Romero, né en 1917 à Ciudad Barrios, était archevêque au Salvador, d'abord, très condervatiste, il s'eat laissé convertir par les petites gens du El Salvador. Il fut assassiné le 24 mars 1980 alors qu'il célébrait l'Eucharistie à San Salvador. Il avait dit:

“Le monde des pauvres nous a fait prendre conscience du fait que la sortie de la pauvreté sera possible non pas grâce à une aide extérieure de l’État ou de l’Église, mais plutôt lorsque les pauvres seront eux-mêmes les acteurs et les maitres de leur lutte pour leur propre libération.”
Oscar Romero



Lors de ses funérailles, plusieurs fidèles qui lui rendaient hommage ont été tués. Durant les années qui suivirent son assassinat, des milliers d’autres personnes ont été tuées lors de la guerre civile. Une commission des Nations Unies a décrété que cette guerre était un génocide qui a fait plus de 75 000 victimes.
Osacar Romero avait déclaré: « Si je suis tué, je surgirai dans le peuple du Salvador ». Et de rajouter : « Nous accomplissons dans notre vie seulement une fraction minuscule de l'entreprise magnifique qu'est le travail de Dieu... nous plantons les graines qui un jour croîtront ». Je suis persuadée que ces graines croissent comme des épis de blé pour devenir notre pain commun et quotidien.



Jacques Loew , une vie avec les déshérités de la foi!

1908 : naissance à Clermont-Ferrand.
1999 : mort de Jacques Loew .




(Voir La Croix.com, 24 mars 2009: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2364506&rubId=4078)


« Si le P. Loew avait investi le monde ouvrier comme champ missionnaire par excellence dans les années 1950-1960, aujourd’hui il choisirait sans doute celui des jeunes sans lien avec l’Église », estime ce dernier.

Fasciné par Jésus, l’Eucharistie …. le P. Loew s’interrogeait sur la pérennité des institutions ecclésiales, « appelées à disparaître pour que naisse quelque chose d’autre ».... Apôtre pressé par l’amour de tous, et d’abord des plus démunis, il aura indéniablement gardé une foi lucide et aidé un grand nombre de chrétiens dans une période où, selon l’expression de Gilles Fumey, « le bateau tanguait pas mal ». Elle tangue encore aujourd'hui la barque de Pierre. Jacques Loew fut prêtre ouvrier. En 1955 après la décision du Vatican de mettre fin à l’expérience des prêtres-ouvriers, il fonde la Mission ouvrière saints Pierre-et-Paul (MOPP) pour susciter de petites communautés de personnes engagées. Le mouvement prend racine en France, au Sahara, au Brésil, en Russie, au Japon, au Brésil, en France et en Suisse en Côte d'Ivoire.

L'exemple de ces deux hommes est encourageant; je les mentionne aujourd'hui à cause de anniversaires! Les Eglises réformée, anglicanes, les juifs, des frères et sœurs d'autres religions, des athées, ont des exemples de prophètes qui continuent le travail de notre Créateur.
Les médias n'en parlent pas, la télé ne les montre pas, ils sont ceux et celles « des racines », là ou l'espèce humaine peut peut-être survivre... là seulement.



lundi, mars 23, 2009
 
Des analyses objectives de la visite du pape en Afrique seront certainement publiées. Je transmets simplement celle de Frédéric Lenoir que je trouve appropriée.



Point de vue

Adresse: http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/03/19/il-faut-excommunier-jesus-par-frederic-lenoir_1170123_3232.html?xtref=

Il faut excommunier Jésus, par Frédéric Lenoir

LE MONDE | 19.03.09 | 17h34 • Mis à jour le 19.03.09 | 19h30

L'Eglise catholique traverse une crise d'une ampleur inédite depuis plusieurs décennies. Cette crise est d'autant plus profonde que sa crédibilité est atteinte dans tous les cercles : chez les non-catholiques, chez les catholiques culturels et chez les fidèles pratiquants.
L'Eglise n'est pas victime d'une agression extérieure : les causes de ses maux actuels ne sont pas le fait des "ennemis de la foi" ou des anticléricaux. Deux graves affaires, qui relèvent de la responsabilité de sa hiérarchie, ont brutalement mis au jour ses contradictions : la levée de l'excommunication de quatre évêques intégristes, dont un tenant des propos négationnistes, et l'excommunication, quasi concomitante, par l'archevêque de Recife, d'une mère et d'une équipe médicale ayant pratiqué un avortement sur une fillette âgée de 9 ans enceinte de jumeaux, victime de viols, et dont la vie était en danger.
A cela vient de s'ajouter les propos de Benoît XVI dans l'avion le menant en Afrique, continent le plus touché par la pandémie du sida : "On ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs ; au contraire leur utilisation aggrave le problème."
La première affaire a surtout scandalisé par les propos négationnistes odieux de Mgr Williamson et la triple faute du Vatican, qui n'a pas informé le pape de paroles connues des milieux avertis depuis novembre 2008 ; qui a promulgué le décret le 24 janvier alors que ces propos faisaient la "une" des médias du monde entier depuis le 22 janvier ; et enfin par la lenteur de leur condamnation.
Mais cette levée d'excommunication "sans conditions", préambule à un processus de réintégration dans l'Eglise, a aussi profondément troublé de nombreux catholiques attachés au concile Vatican II (1962-1965) et à ses valeurs de liberté religieuse et de dialogue avec les autres religions, constamment niées par les intégristes. Dans la lettre aux évêques rendue publique le 12 mars, le pape reconnaît des erreurs dans la gestion de l'affaire Williamson et tente de se justifier sur la levée d'excommunication en utilisant l'argument de la miséricorde : "Qui annonce Dieu comme amour poussé "jusqu'au bout" doit donner le témoignage de l'amour : se consacrer avec amour à ceux qui souffrent."
On peut entendre, qu'au nom du message évangélique, le pape veuille pardonner et donner une nouvelle chance à des brebis égarées qui tiennent pourtant des paroles extrémistes et intolérantes depuis des années. Mais alors pourquoi l'Eglise continue-t-elle d'interdire la communion aux divorcés remariés ? Pourquoi condamne-t-elle avec une telle dureté les proches d'une fillette violée qui lui ont sauvé la vie en la faisant avorter ? La miséricorde ne doit-elle s'appliquer qu'aux intégristes ? Et comment peut-on considérer le viol d'une enfant comme moins grave qu'un avortement, qui plus est effectué à des fins vitales ?
Le scandale est tel que plusieurs évêques français sont montés au créneau pour condamner une décision inique qui contredit non seulement la morale commune, mais aussi le message évangélique. Qu'il suffise de citer l'épisode où Jésus refuse de condamner une femme adultère, qui, selon la loi, doit être lapidée, et lance aux ultralégalistes de l'époque : "Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre" (Jean, 8). Lui-même a plusieurs fois transgressé la loi religieuse. Dostoïevski avait imaginé que si Jésus était revenu dans l'Espagne de Torquemada, il aurait été condamné au bûcher pour avoir prêché la liberté de conscience. On se demande, dans l'Eglise de Benoît XVI, s'il ne serait pas excommunié pour avoir prôné le dépassement de la loi par l'amour ?
Nul ne demande à l'Eglise de renoncer à affirmer ses convictions. Mais ce qui ne passe pas, c'est la manière théorique et parfois brutale utilisée par la hiérarchie pour réaffirmer la norme, alors qu'il n'existe que des situations concrètes, singulières et complexes. Comme le soulignait Mgr Yves Patenôtre, évêque de la mission de France, la décision d'excommunication prononcée par l'archevêque de Recife, confirmée par Rome, "fait fi de la pratique pastorale traditionnelle de l'Eglise catholique qui est d'écouter les personnes en difficulté, de les accompagner et, en matière de morale, de tenir compte du "moindre mal"". On peut dire la même chose pour la lutte contre le sida. L'usage du préservatif n'est sans doute pas la solution idéale, il n'en demeure pas moins, de fait, le meilleur rempart contre la propagation de l'épidémie pour tous ceux qui ont du mal à vivre l'abstinence et la fidélité prônées par l'Eglise. Les prêtres africains en savent quelque chose.
L'histoire de l'Eglise est marquée par cette tension permanente entre la fidélité au message de compassion envers chaque personne de son fondateur et l'attitude de ses dirigeants qui finissent souvent par perdre de vue ce message pour privilégier l'intérêt de l'institution - devenue une fin en soi - ou s'enfermer dans un juridisme pointilleux, absurde et déshumanisant.
Le pontificat de Jean Paul II a été marqué du sceau d'une profonde ambiguïté : intransigeant et traditionaliste sur le plan moral et doctrinal, il a été aussi un homme de dialogue et de coeur, multipliant les gestes forts envers les humbles et les autres religions. Benoît XVI n'est l'héritier que du versant conservateur de son prédécesseur. Et il n'y a plus dans l'Eglise d'Abbé Pierre ni de Soeur Emmanuelle, ces "croyants croyables", pour pousser un coup de gueule face à des décisions dogmatiques déshumanisantes, jouant ainsi un rôle cathartique et servant de précieux médiateurs entre les fidèles et l'institution.
Un schisme silencieux menace l'Eglise sur sa gauche, autrement plus grave que celui des traditionalistes. Benoît XVI entendait réévangéliser l'Europe. Il n'aura peut-être réussi qu'à reconquérir une poignée d'intégristes, au détriment de la perte de nombreux fidèles attachés aux valeurs évangéliques et d'individus en quête de sens à qui Rome semble ne plus savoir offrir que du dogme et de la norme.

Frédéric Lenoir est philosophe et écrivain, auteur de "Le Christ philosophe" (Plon, 2007).



dimanche, mars 22, 2009
 
Avec un peu de retard! Vive le Printemps!




Vive le printemps
C’est dans l’air. Le corps, l’esprit, l’âme comme les soldanelles des alpes percent les restent de neige et s’offrent à la lumière, au soleil, à l’air pur, oui l’air purifié par le gèle, la neige, l’hiver sans fin…qui s’en va !
Les oiseaux sifflotent tôt le matin, je leur réponds bien sûr, le coucou parfois cherche un nid, les hirondelles reviendront peut-être. Les fleurs jaillissent de partout, belles, innocentes, elles s’offrent à nous et nous contemplent et attendent qu’on s’ouvre au dialogue de la beauté, comme les oiseaux, les insectes. D’où vient cette vie toujours nouvelle, vigoureuse qui nous pousse à aimer, à se montrer qu’on s’aime ! Qui nous pousse à chanter des chants toujours nouveaux ! Tristesses et joies, tout est vie nouvelle. La Création m’oblige à aimer totalement le Créateur, un Créateur qui m’associe à sa créativité dans une liberté totale de ma fantaisie, de mon imagination…

Cliquez et, si vous avez le temps et si vous avez envie, écoutez quelques notes de « Rêve d’Amour »…c’est un avant-goût de cette chose que nous désirons depuis avant notre naissance : le Bonheur et la Liberté



samedi, mars 21, 2009
 


Coucher de soleil sur Luanda

Méditation dominicale

Quand la ménagère met une cuillère à café de sel dans une soupière de soupe, toute la tablée la trouve digeste. Elle est à point.
Quand la ménagère met une cuillère à café de sel dans une immense chaudière de soupe, elle aura peu ou pas de goût ! Il en va de même pour des groupes à taille humaine et une grande foule face à un orateur.

Je ne suis pas du tout « fan » des grands rassemblements religieux, soit les JMJ (Journée mondiale des Jeunes) ou, récemment, en Afrique par exemple, 40 000 personnes dans un stade à attendre patiemment le sermon de l’homme blanc tout de blanc vêtu. Il y a la possibilité que ce que dit le pape soit comme une cuillère à café de sel dans une immense chaudière.
Il y aura des Amen et des louanges préparés à l’avance… Il y aura l’accueil tout africain qui dépasse la politesse européenne et tous reprendront la route sans être sûre qu’il y aura de la soupe, à la maison, avec ou sans sel. On se sentira étranger à ce vécu organisé, et on priera peut-être « Notre Père, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce soir… »

Le pays natal, le Cameroun, l’Angola, gardent au sein de l’Eglise catholique ces jours-ci au moins, des cicatrices douloureuses d’un colonialisme, originaire d’Allemagne pour le Cameroun, soit du Portugal pour ce qui concerne l’Angola ! Mais en ces jours de visites du Chef tout de blanc vêtu, on fera « comme si » en attendant de se retirer dans sa propre culture religieuse.

A la messe de dimanche le psaume 137, 1-6 sera approprié. Avec David le ministrel de Dieu, le peuple africain se sentira compris. Le voici :

Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ;
aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes.
C'est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. »
Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ?
Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite m'oublie !
Je veux que ma langue s'attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n'élève Jérusalem, au sommet de ma joie.

Toute l’ambiguïté est là : nous nous sentons étrangers chez nous sous le regard de l’Homme en blanc. Il parle beaucoup. Nous nous taisons. Il entend nos applaudissements. Il n'entend pas ce qu'il y a dans notre cœur. Nos pensées enracinées dans la terre d'Afrique. Le «Souverain Pontife romain ». Nous savons qu’il n’en est pas conscient. Nous le respectons et lui souhaitons bon vol chez lui, au Vatican. Mais écoutons:

http://www.youtube.com/watch?v=KeHPwTUT_I8

"By The Rivers Dark", Album "Ten New Songs", 2001, Leonard Cohen and Sharon Robinson.




jeudi, mars 19, 2009
 



Père Siffleur, et le pape en Afrique,

Dans les années cinquante, je travaillais dans un township (rayée de la carte aujourd’hui) à 7 miles au nord de Prétoria. On l’appelait « Blackspot ». Plus de 100 000 habitants (sans compter les femmes et les enfants dirait-on bibliquement) dans un espace de un ou deux « square miles ». 1500 élèves dans notre école, dans ma classe une soixantaine, garçons et filles de 15 à 20 ans. Les heures libres du weekend nous permettaient d’aller à la recherche des absents. Dans ces « boîtes » municipales, sans eau courante ni électricité, une famille par chambre. Il y avait un toit mais pas de plafond. On entendait tout. Pas de télé à l’époque, pas de distraction. Après le stress et les humiliations empilées au service des Blancs, que restait-il pour « se défouler » sinon la bière et le sexe ? J’ai vu le jeu de la copulation. Et des conséquences. Le SIDA déjà présent ? On disait que les malades étaient tuberculeux. Aujourd’hui, SIDA et TB sont cousins. On nomme souvent l’un pour éviter « la honte » de l’autre. Une honte aggravée, par des tabous culturels, mais aussi religieux, notamment en accentuant une certaine morale sexuelle dans l’enseignement des doctrines.

En 1993 et en 1999, j’ai vécu quelques mois dans plusieurs townships et j’ai vu l’actualité non télévisée ! « SIDA + HIV ». J’arrive le samedi de Johannesburg à Vrede, (vaste township). Ma communauté vit dans une « Council house », au cœur des masses, une parmi les « boîtes d’allumettes » que le nouveau gouvernement construit à toute vitesse. Ce samedi dans notre seul quartier, 14 enterrements de Sidéens, tous jeunes, couchés dans des cercueils « Action supermarché » ou 4 plaches clouées à la hâte ou simplement une couverture. Vers l’immense « God’s golden acre » Parfois il y avait 20 ou 25 cadavres à mettre en terre dans une seule paroisse.
J’ai été, seule, explorer les cliniques (les murs peints à neuf, mais sans infra structures, et j’ai vu traîner les Sidéens et le personnel « soignant et quasi indifférent » « car il y en a trop ! Et le gouvernement ne fait rien.

Mes consœurs, elles, soignaient les Sidéens dans un garage inusité. Ils mangeaient parfois avec nous. Quel luxe. Nous avions des aspirines. Pour les mamans infectées d’antirétroviraux. Le Président Mbeki et la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, conseillaient aux gens de manger des ails, des betteraves et des citrons. Elle fut rebaptisée Dr. Betterave (voir les adresses ci-dessous). Peut-on concevoir un médecin, une infirmière ne pas tout faire, hic et nunc, condom y compris, pour prévenir et soulager la souffrance ou protéger la vie ? Peut-on dire, comme le pape aujourd’hui « vous reflétez le mystère de la Croix, vous les malades et les souffrants et vous êtes proches de Simon de Cyrène, l’Africain, qui porte la Croix avec Jésus » ?

J’ai aussi visité un grand hôpital à l’infra structure médicale minime (propriété de l’église) Dans le halle d’entrée : collés au murs 3 grands posters : celui du milieu était un géant condom rose, à gauche le « sacré Cœur de Sacré Cœur de Jésus, à droite, le Cœur Immaculé de Marie » et en dessous trois lettres immense en caractères GRAS : « VIVA CONDOM VIVA !». Qui avait mis ça en place ? Le Département de la santé ANC je suppose. Qui avait mis en place Jésus et Marie ? Les agents ecclésiaux je suppose. Qui avait eu l’idée de leur compagnonnage ?
Les gens de tous les jours ne regardaient plus ni l’un ni l’autre. La priorité étant la survie. Les condoms gratuits sont souvent de mauvaise qualité, percés ou troués et rendent de mauvais services ! Mais bien pire que ça, les mâles ne voulaient pas de condoms car cela diminuait la jouissance de l’exercice. Souvent les mâles insistaient, voire violaient les femmes s’il y avait résistance pour cause de non-condom ! Il a fallu des années pour obtenir des médicaments antirétroviraux pour les « mamans HIV positives » qui allaitaient les bébés. Sans ces médicaments, le lait des mamans transmettait le virus au bébé.

Pour nous, les sœurs travaillant avec des ONG’s, en plus de l’approche holistique, notre priorité étaient de promouvoir, avec les femmes elles-mêmes et dès le plus bas âge, la prise de conscience que leur corps n’est pas à vendre. Debout, délivrées de la paralysie indue par la culture et/ou la religion : dire NON à la domination sexuelle mâle. Dire OUI, si cela correspond à ma dignité. Quel rapport de force inégal ! C’est la réalité.

Les femmes vivent leur vie au quotidien, à la base, pas en compagnie ni sous la férule de présidents de quelque’ Etat qu’ils soient !
Au Cameroun, en Angola, en Afrique et bien au-delà, les chefs religieux ne montrent pas du doigt les mâles qui prostitueurs et violeurs de femmes, ils ne les nomment par leurs noms.
Mais on nomme les prostituées, les Marie Madeleine que Jésus tenait dans ses bras tout en écrivant par terre les chefs d’accusation des violeurs et des anciens !!!
Qu’Il est donc loin de nous, le Fils du Charpentier de Nazareth, Joseph, dont c’est la fête aujourd’hui, dit-on !

Père Siffleur, pourquoi les média sont-ils , comme les chefs religieux, hantés par le sexe (des autres), pourquoi remplissent-ils les écrans TV, les pages de presse, de dérives plutôt que de la noblesse de l’activité sexuelle ?

Pour ce qui concerne le Pape : pourquoi ne pas mettre en situation (africaine dans le cas qui nous préoccupe actuellement) la réalité quotidienne culturelle(s) et religieuse (s) africaines dans sa vie quotidienne et dans son Histoire ?

Pourquoi ne pas mettre au second plan ce visiteur, « chef d’état et pasteur » qui aurait avantage à se faire d’abord explorateur, apprenant le langage de ceux à qui les systèmes ôtent leur droit de penser par et pour eux-mêmes ?

Dix-sept Homélies /conférences, (selon le weekly Catholic The Tablet du 14 mars 2009 p. 33) Il parlera en français et en espagnol alors que les africains ont droit à LEUR langue, à leurs catégories mentales, leur vocabulaire, leur psyche ! Pourquoi déverser sur cette foule apparemment en liesse emprisonnée sur des stades sous haute surveillance, des coulées de mots comme la lave au pied d’un volcan.

France 3 TV tendait cet après-midi le micro à un Camerounais : « Le pape a son opinion, nous avons la nôtre, les ONG ont la leur…On fait la fête .» Puis un flash sur le visage d’une femme en transe qui se tortille devant la beauté divine du pape blanc.

Pour plus d’information :
· ma note du 02.12.2007 dans ce blog-ci sur le SIDA, Archives

· Ecoutez l’évêque Kevin Dowling en date du 2 juin 2007 dans HARD TALK à la BBC avec Steven Sackur au sujet du SIDA et de la prostitution

http://news.bbc.co.uk/2/hi/programmes/hardtalk/6732051.stm

· Ails, citrons et betteraves du Dr “Betterave” ci-dessous

· http://209.85.129.132/search?q=cache:x1vDzvpIUT8J:www.geostrategique.net/viewtopic.php%3Ft%3D3305%26sid%3D656b3b9901cae5a74cd6c29faf148c91+Dr+Betterave&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=ch&lr=lang_fr

En conclusion : « Voici l'essentiel de la déclaration controversée du pape, rapportée mercredi par le Corriere della Sera , et traduite par lepoint.fr :

"Je pense que ce qui est plus efficace, plus présent et plus fort dans la lutte contre le sida, c'est justement l'Église catholique, avec ses structures, ses mouvements et ses communautés (...) On ne peut pas régler le problème du sida seulement avec de l'argent (...) Et on ne peut pas régler ce drame avec la distribution de préservatifs, qui au contraire augmentent le problème. La solution peut être double, l'humanisation de la sexualité et une vraie amitié envers les personnes qui souffrent. "

Connaître théoriquement l’Afrique est impossible. Il vaut mieux essayer de dire comme le Camérounais cité plus haut par TV2, que de s’exaspérer de propos dit malheureusement dans les airs, sans trop réfléchir semble-t-il.. Puis, comme Nelson Mandela apprendre à comprendre…et pardonner si c’est possible.

Demain, c’est l’Angola ! Musique d’avenir…




mercredi, mars 18, 2009
 
Bonjour Cameroun



Le Pape parle
Le Peuple se tait
Voici une lettre ouverte qui contextualise un peu la chose.
Je lui en sais gré

LETTRE OUVERTE AU PAPE

http://www.afriblog.com/index.asp?mportail=fperso&no_pers=307

Marcel-Duclos EFOUDEBE

Africain et Africanophile. Lecteur, téléspectateur, cinéphile, observateur critique de l'Afrique et du Monde.

Très Saint-Père,

Je profite de votre visite au Cameroun pour vous adresser ces quelques lignes. Comme je vous sais très occupé, je ne vais pas abuser de votre temps. Je tiens d’abord à vous rassurer sur un certain nombre de points.

Je ne vous dirais pas un mot sur votre décision de réintégrer les Evêques intégristes au sein de l’Eglise Catholique. Je suppose que vous en avez assez d’en entendre parler, d’entendre tous ceux qui vous reprochent de donner un blanc seing à cet évêque négationniste. Je ne vous en parlerai pas, même si l’envie est grande de rappeler que les Camerounais, jeunes et moins jeunes, connaissent un peu les intégristes, et notamment leur « père fondateur », Marcel Lefebvre.

Ce dernier – se souviennent les Camerounais – avait réuni ses pairs à Nkongsamba, pour rédiger la célèbre Lettre Commune, dans laquelle les hommes de Dieu mettaient en garde les Camerounais contre l’UPC et « ses liens avec le communisme athée condamné par le Souverain Pontife ». Votre prédécesseur d’alors, Pie XII, n’eut aucun mot pour dénoncer le support qu’apportait l’Eglise Catholique à la répression sanglante de l’UPC. Il était loin d’imaginer que 30 ans plus tard, Mgr Lefebvre se retournerait contre le Vatican…

Je ne vous parlerai pas non plus des précédentes visites papales chez nous. Les Camerounais en sont encore à se demander ce que ces visites leur ont apporté, en dehors des dépenses faramineuses qu’elles ont occasionnées. Ils comprennent mal que l’Eglise, qui est si riche, n’utilise pas ses moyens propres pour financer le séjour du Pape lors de ses visites. Qu’un pays aussi mal en point que le Cameroun puisse dépenser autant d’argent, alors que les populations manquent de tout, est à leurs yeux un contre-sens difficilement acceptable.

Je ne vous parlerai pas de certains fils du Cameroun, éminents représentants de l’Eglise Catholique qui, pour avoir essayé de concilier l’idéologie chrétienne à des aspects plus concrets de la vie quotidienne des Camerounais, ont été contraints à l’exil. Jean-Marc Ela et Albert Ndongmo, par exemple, n’ont pas eu la chance de vivre leurs derniers jours sur la terre de leurs ancêtres !

Je ne vous parlerai pas de beaucoup d’autres choses, que vous savez certainement – je fais confiance au service de presse du Vatican, qui n’ignore rien de ce qui se passe dans notre chère Afrique. Ce dont je voudrais vous parler, Très Saint-Père, tient en deux points précis. Je voudrais vous faire quelques suggestions pour « nourrir » l’entretien que vous aurez avec notre Président, Paul Biya.

Quand vous traverserez la ville de Yaoundé pour rejoindre le Palais de l’Unité, lieu de résidence de notre Président, elle sera coupée en deux. Bien sûr, vous n’en saurez rien, debout dans votre papamobile, d’où vous ne verrez qu’une foule en liesse. Ceux des Camerounais qui auraient envie de faire autre chose que vous applaudir – il y en a, vous savez ! – ne pourront pas traverser la ville. Ils ne pourront même pas se plaindre pour ce désagrément. Vous ne comprenez pas pourquoi ?

Figurez-vous qu’il y a quelques semaines seulement, un enseignant qui n’arrivait pas à se rendre à son travail a osé se plaindre du même « désagrément ». Il a eu la mauvaise idée de se plaindre à haute voix, dans un taxi. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il s’est retrouvé devant le Tribunal de Grande Instance de Yaoundé, pour « outrage au Président de la République ». Il n’avait fait que se demander pourquoi le Président et son épouse ne regagnaient-ils pas le Palais de l’Unité en hélicoptère, pour ne pas paralyser la ville. Ce jeune camerounais vient de bénéficier d’une liberté provisoire, après le versement d’une lourde caution. Son cas sera « réexaminé » plus tard, quand vous serez reparti pour Rome. On aura alors évité de faire des vagues pendant la visite du Saint Père.

Pourriez-vous porter à la connaissance de notre Président le cas de ce jeune enseignant ? Accepteriez-vous d’intercéder pour lui auprès de Paul Biya ? Je peux comprendre la surprise que je vois sur votre visage. C’est que vous ne savez pas que notre Président ne lit pas la presse. Non, il ne la lit pas ! Il a même oublié qu’il avait recommandé aux Camerounais de s’informer, de lire les journaux et de regarder la télévision. D’accord, c’était il y a très longtemps, puisque vous veniez d’être nommé Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, l’ex-Saint-Office, qui combattait les hérésies – et qui s’occupait, entre autres, de l’Inquisition.

Vous ignorez probablement que notre Président est si souvent absent du pays que les Camerounais ne savent jamais s’il se trouve en Europe – pour un « court séjour privé » –, au Palais de l’Unité ou au Palais de Mvomeka – c’est sa résidence secondaire, un peu comme votre résidence de Castelgandolfo, le luxe et le terrain de golf en plus. Quand vous serez au Palais de l’Unité, les Camerounais sauront, avec certitude, que leur président y est. Et si vous lui en parlez, il ne pourra pas dire : « je ne savais pas. »

Ma deuxième préoccupation est d’ordre général, et elle concerne l’état de la démocrature camerounaise. Vous ne connaissez pas ce mot ? Pour faire court – puisque votre temps est précieux – il s’agit d’une « démocratie dictatoriale » ou d’une « dictature démocratique », au choix. Votre service de presse vous a probablement dit que notre Président voudrait entrer dans l’histoire du Cameroun comme l’homme qui y a apporté la démocratie. Pourriez-vous lui rappeler, Très Saint-Père, que cette même démocratie exige un renouvellement de la classe politique, l’organisation d’élections libres et transparentes, sans oublier la limitation des mandats du Président ? Le paysage politique qui gravite autour de notre Président est vieux : ce sont souvent des ministres de longue date, tous interchangeables, dont les permutations donnent le tournis aux Camerounais. Chez nous, les élections sont truquées, malgré la présence d’« observateurs internationaux ». Le choix des électeurs n’est pas respecté, et le Président bafoue allègrement les lois de la République. Il vient même de changer la Constitution de notre pays, pour pouvoir se présenter aux prochaines élections présidentielles, dans quelques années.

Pourriez-vous, Très Saint-Père, évoquer toutes ces questions avec notre Président ? J’hésite à vous le demander, même si je ne doute pas de votre attachement à la démocratie. J’hésite parce que je ne suis pas certain que le Vatican, dont vous êtes le Chef de l’Etat, soit un état démocratique. Je redoute même une certaine affinité entre vous et notre Président. Vous êtes de la même génération, vous êtes, tous les deux, Catholiques – même si Paul Biya flirte avec les Ordres. Vous êtes pour un « libéralisme chrétien », Paul Biya, plus modeste, est Pour le libéralisme communautaire – c’est même le titre du livre qu’il a « écrit ». Mon inquiétude vient d’ailleurs : le Pape ne démissionne pas, et son mandat est « élastique », puisque seule la mort met fin aux fonctions papales. Les Camerounais, qui espèrent connaître le Changement, doivent-ils se résigner à attendre que Dieu, dans son immense amour, rappelle à lui son « fidèle serviteur » Paul Biya, pour lui confier des tâches hautement plus importantes dans Son Paradis céleste ?

Voilà, Très Saint-Père, les points sur lesquels je souhaiterais que vous disiez un mot lors de vos entretiens avec Paul Biya. Vous pourriez même, pourquoi pas, le dire au monde entier, lors de la Grande Messe que vous direz au Stade qui porte le nom de l’ancien président, Ahmadou Ahidjo – auprès duquel Paul Biya a fait toute sa carrière politique, et dont il fut le premier ministre pendant 7 ans.

Les Camerounais, notamment ceux d’entre eux qui sont Catholiques, ne perdront aucun instant de votre séjour au Cameroun. Ils vous observeront avec attention. Dans vos actes et dans vos discours, ils espèrent trouver des éléments de réponse à la question que posait Um Nyobé, grand leader révolutionnaire camerounais : « de quel côté se trouve Dieu ? ».



La lettre est un peu longue, nous nous en excusons. cmj



mardi, mars 17, 2009
 
INVITATION



Anne-Marie a envoyé ce précieux message le 14.03.2009 sous forme de commentaire à la note : « Ce que le peuple et Dieu veulent » (voir mon blog).

Une action LUMIÈRES POUR LA PAIX ce prochain vendredi à Genève

http://www.monblog.ch/guerirlaterre/


J’ai visité : « Un monde Arc-en-Ciel » : en toi est le monde...

Vendredi 20 mars 2009
dix mille bougies seront allumées en signe de Paix Mondiale
sur la place des Nations (en face de l'ONU à Genève).

Venez y découvrir, seul, en famille ou entre amis, une gigantesque carte du monde sur laquelle vous serez invité à déposer vos bougies sur la ou les région(s) où vous souhaitez que règne la Paix maintenant.

J’ai exploré et j’ai découvert

http://www.monblog.ch/guerirlaterre/?cat=200702262239192

ce qui suit en musique « au Coin musical »

Refrain:}
On vous souhaite tout le bonheur du monde
Et que quelqu'un vous tende la main
Que votre chemin évite les bombes
Qu'il mène vers de calmes jardins.

On vous souhaite tout le bonheur du monde
Pour aujourd'hui comme pour demain
Que votre soleil éclaircisse l'ombre
Qu'il brille d'amour au quotidien.

Puisque l'avenir vous appartient
Puisqu'on n'contrôle pas votre destin
Que votre envol est pour demain
Comme tout c'qu'on a à vous offrir
Ne saurait toujours vous suffir
Dans cette liberté à venir
Puisque on sera pas toujours là
Comme on le fut aux premiers pas.

{au Refrain}

Toute une vie s'offre devant vous
Tant de rêves a vivre jusqu'au bout
Surement plein de joie au rendez-vous
Libre de faire vos propres choix
De choisir qu'elle sera votre voie
Et où celle-ci vous emmenera
J'espère juste que vous prendrez le temps
De profiter de chaque instant.

{au Refrain}

Ché pas quel monde on vous laissera
On fait d'notre mieux, seulement parfois,
J'ose espérer que c'la suffira
Pas à sauver votre insoucience
Mais à apaiser notre conscience
Aurais-je le droit de vous faire confiance...

On peut chanter avec…on a le droit de se faire confiance !

Ecoutez ici :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/tout%2Ble%2Bbonheur%2Bdu%2Bmonde/video/xg4m7_sinsemiliatout-le-bonheur-du-monde



 
Réflexion après la turbulence
Comme une fleur dans le désert




Pourquoi ne pas permettre à sa conscience profonde d’émerger au soleil printanier, se poser doucement, goutte de rosée souriante et timide, sur l’herbe étonnée du départ de la neige, de la mort ?
Un hiver long, long, par rallonges successives, et sa blancheur d’effroi, de mort glacée se traînant, gisant plutôt, grisâtre et sale dans les rues et ruelles, les campagnes, sur les montagnes, sur les toits, dans les arbres, sur les visages, dans les replis d’une terre triste, anémique, d’une population à l’œil dilaté, à l’oreille en vrilles, au cœur effiloché, à la parole diplomatiquement b égayante, aux prières répétitives, copiées collées…à la tonalité onctueuse et sans saveur ! Ponctuellement, à heures fixes « au troisième top, il sera très exactement… » la télé spectacle, les conférences prédisant le pire bientôt et le meilleur bientôt itou ! Des sous. Surtout des sous. Des secrets. Du Grand Secret ! Quel secret pour Nobuntu qui ronge son bout de cane à sucre pour survivre quelques heures ?

A temps et à contre-temps. Des mots. Des tueries aux collèges. Un évêque négationniste ancien prof et « pasteur d’une fraternité » proche du Pastor Bonus à Rome ? Levées d’excommunications aux uns et frappes d’excommunication aux autres…Une maman de neuf ans au Brésil excommuniés, elle, son embryon, l’équipe médicale qui la soigne. Un Madof en enfer et un pauvre Lazare « porté dans le sein des anges ». Des signes de justice quand même.

Viennent des machines à laver pour ennoblir la gente féminine européenne et les torchons lavés dans les patchs gluants du Zimbabwe ou menace le choléra . La roue tourne, tourne tourne…une temps pour faire la guerre, un temps pour faire la paix… sur les cadavres d’enfants, de vieillards à Gaza, au Darfour, aux confins d’une Chine désœuvrée et redondante. La grande question : que faire, ou comment se défaire des surplus people ??? Pas de travail. Impossible de « gagner son pain à la sueur de son front ».
Qu’en pense Dieu ? Cette parole est de Lui dit-on.

Des bombes, des armes, des missiles à portées toujours plus rapides, plus longues jusqu’à faire le tour du monde, c’est plus facile pour en finir des ennemis imaginaires ou réels.
Je délire parce que la terre souffre et que l’espèce humaine gémit et que je le veuille ou non, je suis une infime partie de cet Univers. Comme toi.
Comme toi ? « Avance et tu seras libre » dit le proverbe arabe. Je rencontre, sur le trottoir, les yeux d’un enfant accroché à la main de papa, nos regards se croisent, un sourire du petit homme comme un bec taquin, on se reconnaît sans s’être jamais vu. Lui est moi ou moi, lui. Je ne sais trop. C’était une rencontre furtive d’âme à âme comme souvent, très souvent. C’est peut-être le regard d’un moineau apeuré sautillant vers une graine perdue, le regard d’un vieux barbu au front onduleux, au corps vieil alpage, le regard d’un dernier flocon neigeux qui demande pardon en s’évanouissant. Oh ! le regard du Sud qui t’attire, vient à toi l’âme ailée ouverte pour l’envol. Si tu veux.

L’arc-en-ciel me tire du délire et je refais surface, ma conscience profonde posée comme une goutte de rosée sur le brin d’herbe ce matin. Comme une fleur dans le désert en attente…
Je lève la tête et je vois Jésus, réponse à l’attente ! Au désert, pieds nus, assis sur un roc, vêtu d’une de rouge foncé et de gris crépusculaire, les mains noueuses de charpentier jointes entre ses genoux, et son visage contemplant l’univers sur l’écran de mon ordinateur et sondant les cœurs des humains, ses frères, ses sœurs, moi.
Comme une fleur dans le désert, l’espoir renaît, la flamme se rallume, d’autres petites fleurent jaillissent des sables, des prés, des cœurs réchauffés par le souffle enchanteur du roseau : Jésus, le Fils de l’Homme. Le Chemin et le cheminement.





samedi, mars 14, 2009
 
Ce que le peuple veut

Par exemple « l’Eglise que le Peuple veut »



Ce que je veux

Ce que le peuple veut
Ce que Dieu veut

Le document des communautés de base chrétiennes au Brésil était intitulé « L'Église que le Peuple veut ». J’ai respecté ce titre. C’est le titre choisi par ces petites communautés chrétiennes de base réunies, et unies à l’Esprit de Jésus, pour célébrer ensemble leur vie quotidienne. Sous le regard de l'Évangile. Avec l’énergie de l’Esprit de Jésus ressuscité qui est la racine et la sève de leur motivation.
C’est donc bien la volonté de Dieu que ce peuple veut et accomplit.
Y a-t-il contradiction entre ce que le Peuple veut et ce que Dieu veut, alors qu’ils sont UN, en communion ?!

Je me réfère à notre ami Albert Nolan dans « Jesus Today » (orbis books 2006) qui (sortira en français, en juin 2009).
Jésus et ses disciples ont souvent mentionné la Volonté de Dieu. Les Chrétiens ont très souvent mis l’accent sur « Faire la volonté de Dieu » Jésus a aussi fait la volonté de Dieu même lorsqu’il était tenté de l’éviter comme au Jardin des Oliviers. En fait il, n’y avait pas de contradiction entre la volonté de Jésus et la volonté de Dieu. Jésus était engagé.
Le problème de compréhension c’est, selon Albert, que, lorsque nous (en Occident surtout) parlons de la Volonté de Dieu, nous pensons à quelque chose à faire, quelques chose d’obligatoire qu’une institution, qu’un Dieu à l’Ego enflé et male, impose. Ma volonté est arbitraire si – en vertu de mon autorité religieuse ou politique par exemple, j’impose quelque chose qui est dans mon intérêt particulier ou dans l’intérêt particulier de l’institution.
Mais lorsque le bien commun détermine et motive l’action collective d’une communauté-église, sa volonté et son travail sont bien certainement la volonté et le travail de Dieu ! Dieu et nous sommes CO-créateurs.

C’EST UN BIEN COMMUN !
C’EST LE PLUS GRAND BIEN POUR LE PLUS GRAND NOMBRE.
C’EST CE QUE VEUT LE PEUPLE HABITE PAR LA VOLONTE DE DIEU.



vendredi, mars 13, 2009
 
L'EGLISE QUE LE PEUPLE VEUT V

UNE EGLISE LEVAIN



Le « règne de Dieu » est une expression de la Bible qui voudrait signifier le monde qui existera un jour. Dieu l'a promis. C'est un monde sans misère, sans division entre riches et pauvres, sans morts de petits enfants affamés. C'est un monde ici, sur terre, où tous les gens seront frères au service les uns des autres

L'Église est le levain de ce monde nouveau. La levure est mise dans la pâte pour qu'elle lève. Une Église qui vit à part de la société est comme le levain en dehors de la pâte. Elle ne sert à rien. Chaque communauté chrétienne devrait être le levain de cette société nouvelle. Que ce soit en ville, ou à la campagne ou à la fabrique.
L'Église devrait dénoncer toute barrière qui empêche les gens de s'unir. L'Église devrait renverser tous les obstacles qui divisent les hommes et les peuples. Un chrétien veut un monde sans privilège. Il veut un monde où tous ont les mêmes droits. Nous sommes tous égaux devant Dieu.
La tâche de l'Église est de lutter pour un monde nouveau. L'Église doit démasquer les mensonges. Elle doit attirer l'attention sur tout ce qui fait obstacle à la création de ce monde nouveau. C'est pour ça que Jésus nous a dit de prier tous les jours: "QUE TON REGNE VIENNE!" »

UNE EGLISE PROPHETIQUE


Dans la Bible, un prophète n'est pas l'homme qui prédit l'avenir. Il est celui qui dit aux hommes ce que Dieu vraiment veut! Telle est la vocation de l'Église dans chaque communauté ecclésiale. Dire aux hommes ce que Dieu veut. La volonté de Dieu n'est pas la volonté des puissants qui ne font que donner des ordres afin d'accumuler leurs richesses.
Au contraire, la volonté de Dieu est la volonté de Jésus-Christ qui s'est fait pauvre parmi les pauvres
Tout comme Jésus, la communauté chrétienne devrait dénoncer les fautes et les injustices dans la société. Quand un chrétien se tait, Dieu se tait, car Il ne veut parler qu'avec nos bouches.

UNE EGLISE LIBERATRICE



L'homme n'est pas qu'esprit. S'il n'était qu'esprit, il n'aurait pas besoin de travailler ni de manger. L'homme est fait de chair et d'os. Il a une conscience, une mémoire, une intelligence. C'est pourquoi l'Église ne se soucie pas de sauver ce qui est spirituel en l'homme seulement, mais elle veut « sauver tout l'homme et tous les hommes » (Paul VI) Sauver veut dire libérer aussi bien de la misère matérielle que spirituelle.

Dans la société l'Église devrait être la voix des sans-voix pour construire un monde fraternel et juste. L'Église devrait se mettre à cette tâche avec courage parce que Jésus n'a pas évité la croix. La vie est née de la croix, La croix, les persécutions, la calomnie, les médisances, c'est la gloire d'un chrétien. Ces persécutions témoignent de son option pour les pauvres. Elle montre qu'il n'est pas du côté des riches qui, pour s'enrichir toujours plus, maintiennent la pauvreté de la foule des pauvres. « Heureux ceux qui sont persécutés à cause de mon nom » (Mt: 5)

On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et ce que Dieu attend de toi.
C'est que tu pratiques la justice
Que tu aimes tendrement
Et que tu marches humblement avec ton Dieu. (Michée 6:8)

Ce texte est la fin de ce qu'a écrit, en commun avec tous, la petite communauté de base brésilienne! J'en suis infiniment reconnaissance et je prie que ce témoignage nous redonne du courage afin de permettre à Jésus de se révéler en nous. CM.



jeudi, mars 12, 2009
 
L'EGLISE QUE LE PEUPLE VEUT IV



UNE EGLISE MISSIONNAIRE

Personne ne monte dans un autobus pour y faire les cent pas d'un bout à l'autre. On monte dans l'autobus pour aller d'une place à l'autre. Le bus est un véhicule, un moyen de transport. L'Église devrait aussi être un véhicule qui nous conduit vers le royaume de Dieu. La Mission de l'Église n'est pas au-dedans d'elle-même, mais en dehors d'elle-même. Cette Mission c'est de construire le règne de Dieu dans la société des hommes. Personne ne se parle à soi-même. On parle pour être entendu des autres. Elle vit et prêche l'Évangile afin de transformer le monde et les gens.

UNE EGLISE FAITE HOMME

Les communautés qui constituent l'Église d'une région particulière, que ce soit en ville ou à la campagne doivent s'enraciner dans la terre ou elles se trouvent. Une Église sans racine est comme une plante déracinée. Elle se fane en peu de temps. Les problèmes du peuple sont ceux de la communauté chrétienne. Si des gens sont chassés d'un endroit à l'autre, l'Église partage leur situation. Si l'eau ou l'électricité manque dans un district pauvre, la communauté chrétienne partage aussi ce problème. Et ainsi de suite. Beaucoup prier ne va pas changer les situations aussi longtemps que les chrétiens éviteront de porter les problèmes des autres sur leurs épaules comme Jésus l'a fait.

UNE EGLISE DYNAMIQUE

Les insectes pullulent dans l'eau stagnante. C'est mauvais pour la santé. Mais l'eau courante et on peut la boire. Une Église repliée sur elle-même prisonnière de ses propres structures ressemble à de l'eau stagnante: elle ne peut plus désaltérer la soif des hommes pour Dieu. D'autre part une Église dynamique qui assume les problèmes des hommes ressemble à de l'eau courante. Elle désaltère et renouvelle la force des hommes.

UNE EGLISE VIVANTE

Comme une plante vit d'eau et de soleil, l'Église vit de Foi et de Vie. Les deux sont inséparables. Les gens doivent pouvoir comprendre la vie quotidienne comme évènement-Foi. C'est cela qui donne à la vie un sens. Cela veut dire qu'on célèbre la réalité dans la Foi.. Une bonne récolte, l'anniversaire d'un ami, la solidarité des ouvriers, la joie à la victoire de l'équipe, le travail du groupe pour construire la maison du voisin et ainsi de suite. Tout ceci fait autant partie de la célébration chrétienne qu'une naissance célébrée par le baptême, ou l'adolescence célébrée par la confirmation, ou l'union d'un couple par le mariage. Dans l'Eucharistie nous célébrons le Christ qui est le pain de vie. Il y a beaucoup plus que sept sacrements. Tout ce qui fait nos vies est un signe qui montre que les hommes et Dieu se rencontrent.


UNE EGLISE SERVANTE

Jésus a dit qu'Il est venu non pour être servi mais pour servir. Une personne qui ne vit pas pour servir ne sert à rien et une Église qui ne sert pas les gens ne sert à rien. Quelqu'un a dit: « Penser à un chrétien qui ne veut pas servir est comme penser à un chauffeur qui ne veut pas mettre ses mains au guidon de la voiture. Une Église sert le Peuple en prenant part à la lutte pour la libération. L'homme doit se libérer de la misère et de l'oppression, de l'ignorance et de la maladie. Jésus a donné la vue aux aveugle, Il a fait marcher les paralytiques, il a redonné la santé aux lépreux et la vie aux morts. Ainsi l'Église devrait SERVIR, LIBERER ceux qui, aujourd'hui, ont le plus faim d'AMOUR: les PAUVRES.


“Le monde des pauvres nous a fait prendre conscience du fait que la sortie
de la pauvreté sera possible non pas grâce à une aide extérieure de
l’État ou de l’Église, mais plutôt quand lorsque les pauvres seront
eux-mêmes les acteurs et les maitres de leur lutte pour leur propre libération.”
Oscar Romero



mercredi, mars 11, 2009
 
L'EGLISE QUE LE PEUPLE VEUT III

Exemple postmoderne:de notre EGLISE en EUROPE avec Jacques Gaillot, évêque du diocèse de Parténia: Partenia est un espace de liberté où l'on peut entrer en dialogue avec tous les peuples de la terre.



UNE EGLISE PERSONNALISEE

Cela signifie une Église où chacun se sent reconnu pour lui-même. Il arrive que vous partiez en voyage. Vous arrivez dans une ville et vous traînez dans les rues sans connaître personne, sans trouver quelqu'un à qui parler. Vous ne pouvez jouir ainsi d'un « bon voyage! » D'autre part, si étant arrivé à la ville vous allez au quartier du centre et commencez à causer avec les gens, alors vous deviendrez heureux parce que vous vous êtes fait reconnaître par les autres. Ainsi en est-il dans l'Église. Chacun a droit à son propre visage et à son nom propre. Cependant il existe encore pas mal de gens dans l'Église qui se sentent comme des clients au Supermarché de la Foi. Ils y vont pour se procurer des baptêmes, des messes nuptiales et des enterrements.
D'autres clients d'Église y viennent et semblent n'avoir que des oreilles car ils n'ouvrent jamais la bouche pour parler. D'autres encore semblent avoir oublié leur corps à la maison car ils sont tout « âme » comme si l'âme seule et non la personne entière avait besoin d'être sauvée. Alors, bon! Dieu veut libérer l'être humain de sa misère matérielle aussi bien que de sa misère spirituelle.

UNE EGLISE CHARISMATIQUE

Ceci a l'air d'être compliqué. Pourtant cela veut simplement dire laisser l'Esprit souffler où il veut et aussi vivifier l'Église. Cela ne veut pas dire une Église pleine de règles, de lois, de structures e de rituels mécaniques. Il est possible d'acheter et de planter des graines de toute première qualité, de se procurer aussi la meilleure machine à arroser. Mais si on arrose pas les plantes chaque jour et si le soleil ne brille pas, les plantes vont mourir. L'Église peut paraître de toute première qualité. Elle peut être organisée jusqu'au dernier détail, mais si l'eau, qui est la Foi du peuple manque, si le soleil, qui est l'Esprit saint manque, l'Église faiblit. Elle s'enfonce dans la boue comme une roue de char et continue à tourner sur place. Chaque membre de l'Église, avec la force de l'Esprit saint, montre ce dont il est capable pour aider la communauté tout en la servant. Ces qualités originales de chaque membre sont des charismes, c'est-à-dire des dons que Dieu a donnés à chacun pour le bien de tous. C'est ainsi que l'Église va faire des progrès.

UNE EGLISE PLURALISTE

« Pluriel » veut dire beaucoup. Beaucoup de chrétiens. « Singulier » veut dire un seul. Un seul chrétien. Une Église pluraliste ne reste pas renfermée sur elle-même, comme le hibou qui se cache. Une Église pluraliste s'ouvre à tous et se réjouit de l'aide que chacun lui apporte. C'est aussi une Église qui apprécie les expériences pastorales variées et le cheminement propre à chaque communauté.
Pour faire une bonne salade, il faut non seulement des feuilles vertes, mais également des pommes de terre, des haricots verts, des carottes, du poivre et de la mayonnaise. Tout ça, bien mélangé, fera une excellente salade. De même pour l'Église qui se doit de reconnaître et d'apprécier les qualités de chaque membre, le rendant capable ainsi, de s'épanouir au service de la communauté.

UNE EGLISE LOCALE

Ou plutôt qui aie les caractéristiques locales. Au Brésil on trouve des milliers de Volkswagen jaunes. Cependant, chaque propriétaire connaît parfaitement sa voiture. Même si les voitures se ressemblent, chaque voiture a ses traits bien à elle. Ainsi, notre Église devrait avoir ses traits bien à elle, ses qualités propres, sa manière bien à elle d'accomplir sa tâche. C'est de cette manière seulement qu'elle contribuera le mieux à la construction de l'Église universelle.

UNE EGLISE PAUVRE

Non seulement une Église de pauvres mais une Église qui, elle-même, est pauvre. Une Église sans extravagances, sans pompes, sans accessoires et sans cosmétiques. Une bicyclette, lourde d'accessoires de toutes sortes, avance bien lentement. Il faut être léger pour aller plus vite. Ainsi en est-il de l'Église. Notre Église devrait être humble et sans prétention, sans se réclamer du privilège de posséder les droits de royauté sur la vérité ou sur le salut. (Comme la boule de cristal des cartomanciennes). Si une Église qui est pauvre n'a pas de chapelle, les membres se rencontreront alors dans les maisons les uns des autres. Si une Église ne possède pas de haut-parleur installé au sommet d'une tour, elle pourra alors se contenter de la guitare d'un jeune garçon. C'est vers son peuple à elle qu'une Église se tourne pour l'aide dont elle a besoin.

UNE EGLISE EN ROUTE

Il était une fois un homme qui habitait dans un endroit merveilleux à la campagne. Beaucoup désiraient acheter sa maison mais il ne voulait pas la vendre. « Je ne veux pas vendre ma maison car d'ici, je peux admirer les beautés de la nature ). Sa raison était bonne. Mais au cours des années une ville se construisit autour de sa maison. Le propriétaire insistait encore pour rester dans sa maison. Des gratte-ciel, des murs, toutes sortes de barrières s'élevaient partout autour. Après quelques années encore, les arbres avaient disparu, il ne restait que béton et asphalte. Mais l'homme dans sa maison répétait: « Je reste dans ma maison, je veux admirer les beautés de la nature »: C'est aussi l'histoire de l'Église qui refuse de bouger et qui décide à tout prix de rester sur place. Le monde a beau changer autour d'elle, elle ne bouge pas. Le monde se renouvelle, l'Église vieillit. Une Église en route a des pieds pour marcher et elle avance courageusement vers l'avenir. Une Église en route est toujours prête à critiquer et à revoir son style de vie. Elle est toujours en train de se renouveler. Elle met en question ses propres actions, elle ne vieillit pas, elle ne rouille pas. L'huile qui maintient son engrenage en bonne condition est faite de deux choses: l'Évangile et la vie de tous les jours. Cela veut dire, les Paroles de Jésus et les évènements et situations de notre réalité quotidienne.

UNE EGLISE ECUMENIQUE

Nous, catholiques, ne sommes pas seuls à croire en Jésus-Christ. Les protestants, les baptistes, les adventistes, les presbytériens et beaucoup d'autres croient aussi en Jésus-Christ. Ils sont aussi chrétiens que les catholiques. Ainsi l'Église devrait essayer de vivre en union avec les autres Églises. Dieu ne veut pas les divisions. Il désire l'Unité car la force est dans l'Unité.



mardi, mars 10, 2009
 


L'EGLISE EST LE PEUPLE DE DIEU

L'Église n'est pas seulement faite de prêtres. En fait, les laïcs forment la majorité dans l'Eglise. Il est possible qu'un architecte sache comment construire une maison, il n'en reste pas moins que ce sont les ouvriers eux-mêmes qui vont la construire de leurs mains. Les plans d'un architecte ne suffisent pas. Ils sont sur du papier. Une famille ne vit pas d'un morceau de papier. Elle a besoin d'un abri pour vivre, un abri fait de pierres et de briques. Le maçon, le charpentier, les mécaniciens et les électriciens travaillent ensemble. Ils construisent une maison. Cependant une maison construite sans plans ni calculatrices pourrait être un désastre. L'architecte est important. Le prêtre est important, mais il n'est pas l'Église. Il ne la construit pas. L'Église est l'assemblée de tous ceux qui croient en Dieu et aiment leur prochain.
Tout comme dans la construction d'une maison, chacun y a sa place et y fait son travail. Une personne s'occupe de la chapelle, une autre prête sa maison pour les réunions de la communauté, une autre encore organise la liturgie, une dame visite les malades, une autre lit et explique la Bible à la communauté, une jeune fille enseigne le catéchisme aux enfants et ainsi de suite. Le prêtre est comme l'architecte. Il encourage et aide ceux qui accompagnent et guident la communauté, mais chaque travail peut s'accomplir sans la présence constante de l'architecte. Les ouvriers savent ce qu'ils font. Il devrait en être ainsi dans l'Église, chacun sachant comment le mieux remplir sa Mission.

Nous avons une responsabilité collective, prêtres aussi bien que laïcs. L'un n'est pas meilleur que l'autre. Tous ont la même importance. Le Christ est le grand frère de la maison. Chacun de nous, sommes une des pierres de la maison.

UNE EGLISE PEUPLE DE DIEU

L'Église, c'est le peuple. Cela ne veut pas dire seulement les gens qui ont de l'argent et des diplômes. Jésus était pauvre. Les apôtres aussi. C'était des pêcheurs. L'Église aussi devrait être pauvre. Les gens humbles et simples devraient être en première place dans l'Église. Tout comme Jésus a préféré les pauvres, la préférence de l'Église devrait aller aux gens ordinaires, aux ouvriers de fabriques, aux paysans. Dans le monde qui nous entoure les pauvres servent les riches. Dans l'Église, les riches devraient servir les pauvres

UNE EGLISE PAS TROP GRANDE

Notre préoccupation est plutôt la qualité que la quantité. Un tout petit diamant vaut mieux qu'un monceau de pierres. Pour cette maison, nous allons travailler en groupes, en petites communautés plutôt qu'en assemblées nombreuses. Nombreux sont les catholiques de noms seulement. Ils n'ont rien à faire à l'Église à moins qu'ils n'aient un enfant à baptiser ou une fille à marier. Et encore, ils s'irritent si le prêtre ne fait pas les choses selon leurs désirs.
Non. Pour nous, nous voulons des petites communautés de personnes qui sont bien conscientes d'appartenir à l'Église. C'est avec elles que nous voulons faire connaître la Bonne Nouvelle et proclamer, par la parole et l'action, que le Christ est venu pour libérer les gens de la misère et de l'oppression, qu'elles soient spirituelles ou matérielles. C'est mieux de travailler en petits groupes. Une cuillerée de sucre dans une petite tasse de café le rend bon. Il en est de même pour l'Évangile dans une petite communauté. Mais mettez une cuillerée de sucre dans un grand pot rempli de café, et vous verrez que le goût du sucre s'y perd.

UNE EGLISE - COMMUNAUTE

Il y a une différence entre une foule et une communauté. A la messe, il peut y avoir une foule de gens qui n'ont rien en commun. C'est une masse. Dans une foule les gens se côtoient. Tandis que dans une communauté, les gens se connaissent, se distinguent, en groupes et en sous groupes parfois. Ils ont beaucoup en commun. Pouvez-vous imaginer une famille de cinquante personnes? Il serait à peine possible de vraiment se connaître les uns les autres. C'est pour cette raison que nous voulons créer, encourager et faire naître des communautés ecclésiales de base. Lorsque des chrétiens d'une même rue, d'un même quartier, d'une même fabrique, d'un même chantier se retrouvent ensemble, ils forment une communauté ecclésiale de base, une Église-Communauté.

UNE COMMUNAUTE CENTREE SUR JESUS

Cela peut paraître compliqué mais c'est simple. Cela veut dire une Église avec Jésus au Centre. Il existe des Églises dont le centre est Saint Benoît, Sainte Lucie, Notre Dame du Rocher. Tout ça est bien, car Benoît, Lucie et Notre Dame du Rocher ont pleinement vécu l'Évangile de Jésus. Mais vous ne pouvez pas changer le moteur d'une voiture contre un tas d'accessoires. Dans l'Église, Jésus est le moteur. Il a vécu. Il est mort. Il est ressuscité pour nous. Il vit parmi nous et il fait confiance à chacun de nous.

UNE EGLISE LAÏQUE

Comme nous l'avons vu, l'architecte, à lui seul, ne peut construire une maison. Ainsi en est-il du prêtre. Il ne construit pas l'Église à lui seul. L'Église, c'est le peuple. Il est vrai que des laïcs sont devenus prêtres, ou évêque ou pape. Le pape Jean XXIII était un pauvre paysan d'Italie. Ces gens ne sont pas engagés dans l'Église pour donner des ordres aux autres, mais afin de mieux pouvoir servir le peuple.
Ceux qui ont la foi forment l'Église, non seulement ceux qui se sont inscrits sur des registres. Il ne suffit pas d'être inscrit comme membre d'une famille, il faut encore se sentir responsable envers toute la famille qui doit vivre et grandir. Dans l'Église, toujours davantage, ce sont les laïcs qui doivent être responsables de l'Église, parce que l'Église, c'est Eux.




Dans la revue espagnole Adital de février 2007, le Brésilien Jung Moi Sung - qui fait partie de la nouvelle génération de théologiens de la libération ,déplore que "les méthodes de marketing pour augmenter le nombre des fidèles soient devenues plus importantes que le rôle prophétique du christianisme dans la construction d'une société plus juste et plus humaine".